L’auteur réagit à la lettre d’Érika Bergeron-Drolet sur les marques de commerce et la loi 96, publiée le 17 août

Lisez la lettre « Les marques de commerce face à la loi 96 »

Le 1er juin 2025, le paysage linguistique du Québec sera transformé par la loi 96 de façon très évidente pour tout le monde.

Les marques de commerce en langue étrangère qui ne sont pas enregistrées devront l’être en français et celles qui sont enregistrées pourront continuer d’exister dans une autre langue à la condition d’être en caractères deux fois plus petits que les mots génériques en français qui devront l’accompagner.

Ainsi, pour ne donner que cet exemple, Second Cup devra être deux fois plus petit que les mots en français « Les cafés » qui l’accompagnent aujourd’hui et devront l’accompagner obligatoirement demain.

Si on avait voulu faire du Québec un ghetto, on n’aurait pas fait les choses autrement.

Cela est censé protéger la langue française d’une disparition annoncée, nous dit-on. Comme si l’intolérance était un remède à des phénomènes sociaux multiples.

Si le poids du Québec diminue dans la confédération depuis de très nombreuses années à cause d’une immigration favorable au reste du Canada, si nos enfants préfèrent la culture américaine à la leur et sont incapables de maîtriser la langue française comme leurs parents avant eux, si le nombre de francophones diminuent dans l’île de Montréal parce qu’ils préfèrent élever leurs enfants en banlieue, ce n’est pas la faute des entreprises.

C’est pourtant sur elles que la loi 96 a frappé le plus vicieusement parce qu’il est tellement plus commode et facile de trouver un bouc émissaire pour montrer que le parti au pouvoir s’attaque aux vraies affaires.

Malheureusement, toutes ces mesures contre les entreprises, contre le gagne-pain de tous et chacun, finalement, ne fera rien pour sauver la langue française et le peuple québécois francophone d’une disparition annoncée parce que le mal est ailleurs et demande le courage de se regarder en face pour se poser les vrais questions : que faites-vous, à votre échelle, aujourd’hui, pour assurer la survie du français au Québec ?

Le grand silence de la majorité à cette simple question est évocateur de la fin qui nous attend.

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