Le budget, je ne m'y intéresse pas habituellement. En fait, je ne m'intéresse pas beaucoup à la politique. Sauf depuis que les conservateurs sont au pouvoir. Depuis, on se croirait en enfer. D'abord avec la loi C-10, ensuite avec le budget.

Plus spécifiquement, une partie du budget. Cette petite partie qui mentionne la fin du financement, après 35 ans d'existence, du programme jeunesse Katimavik.

Pour les gens qui n'ont jamais entendu ce nom («Katimavik, c'est une communauté du nord?»), Katimavik est un programme qui permet aux jeunes de 17 à 21 ans de vivre une expérience inoubliable. Une expérience qui leur permet de visiter ce pays au sein duquel ils grandissent. Une expérience qui leur permet de participer à des activités de bénévolat. Une expérience qui leur permet de participer à la vie communautaire des endroits où ils sont envoyés.

J'ai eu la chance de participer à Katimavik de septembre 2008 à juin 2009. Ces neuf mois n'ont pas été de tout repos. Il y a eu des hauts et des bas pour la jeune adolescente de 17 ans que j'étais. J'ai survécu. Mieux, j'en suis sortie grandie (eh! oui, je ressors le cliché!). J'ai vécu en Ontario, en Nouvelle-Écosse et au Québec. J'ai pu échanger avec des gens de toutes les provinces canadiennes, venant d'horizons différents.

La petite fille de la campagne ontarienne et celle de la réserve en Saskatchewan, le gars du centre-ville de Toronto et celui de la banlieue de Montréal, tous ces gens m'ont aidé à ouvrir les yeux sur ce beau pays dont je suis citoyenne.

Grâce à ce programme, grâce à ces gens rencontrés, mon opinion n'est plus seulement centrée sur moi-même, il tient compte des réalités des gens autour de moi, des gens qui ne partagent pas nécessairement mon quotidien. Certains d'entre nous ont même découvert leur vocation pendant ces neuf mois.

Le bénéfice personnel n'est cependant pas le seul apporté par ce programme. Le bénévolat obligatoire à raison de 35 heures par semaine est grandement apprécié par les organismes qui en bénéficient. Plusieurs organismes survivent grâce à ces bénévoles.

Le monde, dit-on, peut être changé grâce à chacun d'entre nous. Katimavik prouve que c'est possible. Il donne le pouvoir aux jeunes et leur permet de réaliser que ce dicton est vrai.

Katimavik aide énormément à former les citoyens de demain. Le programme doit donc recevoir son financement. Il en va de la formation des citoyens en devenir.

En mettant fin au financement de Katimavik, le gouvernement Harper diminue non seulement l'aide apportée aux communautés, mais il empêche aussi le développement des jeunes de son pays. Il est de notre devoir de l'arrêter. Écrivez à vos élus. Demandez-leur de dire non au budget, de rendre son financement à Katimavik.