Je suis vraiment malheureux des propos peu édifiants tenus à l'encontre de Gabriel Nadeau-Dubois à la suite de l'altercation qu'il a vécue avec Lucie Laurier à l'émission 125, Marie-Anne dimanche soir dernier. Je partage son ras-le-bol lorsqu'il écrit : « Il est réellement exaspérant d'être ainsi inondé d'insultes, tout simplement parce qu'on a - en tant qu'indépendantiste - posé une question un peu dérangeante, ou émis une nuance autocritique. »

On est donc en présence de deux indépendantistes, Gabriel et Lucie. L'unité de celles et ceux qui aspirent à ce que le Québec accède à son statut de nation autonome ne peut faire l'économie de l'expression des sensibilités plus marquées sur tel aspect chez l'un, sur tel autre aspect chez l'autre. Et ces opinions diverses devraient pouvoir très bien s'exprimer, et même s'affronter, sans que les personnes en viennent à s'exclure mutuellement alors que nous partageons un idéal commun et accessible.

Certaines personnes mettent d'abord de l'avant l'accession à l'indépendance, d'autres veulent - et elles ont raison - ne jamais oublier la nécessité d'établir une société indépendante la plus égalitaire possible.

Il n'y a pas là exclusion, mais bien une nécessaire complémentarité dans le projet commun.

La seule véritable opposition vient de celles et ceux qui trouvent normal que la nation québécoise se contente d'un statut de province. Indépendantistes, plus à gauche ou plus à droite, nous pensons que notre nation doit poursuivre sa lutte pour atteindre la pleine maturité politique dans un État autonome. Il est important d'approfondir davantage les motivations profondes qui incitent les uns et les autres à contribuer à l'avènement d'un Québec libre.

Que le débat se poursuive. Que les opinions diverses s'expriment, mais toujours dans l'unique perspective partagée par les uns et les autres. On peut débattre ferme, mais il nous faut éviter d'exclure des personnes alors que les diverses opinions enrichissent notre lutte commune.