Nous vous avons demandé comment vous gérez votre consommation d’alcool lors de vos sorties et si une baisse de la limite permise aurait un effet sur vous. Pour certains lecteurs, réduire la limite du taux d’alcool au volant à 0,05 relève de l’évidence alors que pour d’autres, cela ne changerait rien. Voici quelques-unes de vos réponses à notre appel à tous.

Un gadget révélateur

Il y a maintenant quelques années, je me suis procuré un alcootest de qualité que je traîne dans mon auto lors de mes sorties. Ça a complètement changé mes habitudes de consommation. Ça m’a permis d’être bien plus conscient de la quantité d’alcool dans mon sang et de mieux contrôler mes consommations au cours de mes sorties. Avant d’utiliser cet outil, je ne savais pas vraiment à quel taux je me situais. Étais-je à 0,06, 0,07, 0,09 ? Difficile de savoir si je pouvais conduire en toute légalité. Depuis que j’ai commencé à utiliser un alcootest, je suis en faveur de réduire à 0,05. Pourquoi ? Tout simplement parce que près du 0,08, mon état n’est pas le même qu’à 0,05. Il y a effectivement une différence.

Yannick Dion, Saint-Lazare

C’est zéro

Alcool et conduite automobile, pour moi, c’est zéro. Si je dois prendre le volant, je ne bois pas, point final. Ni au restaurant ni lors d’une réunion de famille ou d’amis ni dans un party. Selon moi, il est difficile d’évaluer si on est apte à conduire après avoir bu de l’alcool, je pense même que si on se pose la question, c’est qu’on n’est pas en état de prendre le volant. Pour ce qui est d’imposer des pénalités administratives dès qu’un conducteur dépasse les 0,05, je suis 100 % d’accord avec ça. Je ne comprends vraiment pas pourquoi le gouvernement provincial actuel s’oppose à cette mesure qui est déjà en place ailleurs au Canada et qui a fait ses preuves depuis longtemps. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils ont peur de mettre leurs culottes, mais… ça ressemble un peu à ça.

Lucie Bélanger, La Minerve

L’éducation est la solution

Faut-il introduire des peines sévères pour les consommateurs dépassant un taux d’alcoolémie de 0,05 ? Les partisans de cette position montrent du doigt les morts causées par les personnes intoxiquées. Mais quel taux d’alcoolémie avaient-elles au moment des accidents ? Parfois de deux à trois fois le maximum permis en ce moment. La réforme demandée serait équivalente à la prohibition, elle ferait de nous tous des délinquants. Ce ne serait qu’une machine à imprimer de l’argent. Il ne faut pas pénaliser l’ensemble de la population pour quelques fautifs. L’éducation est la solution. Bravo à la CAQ de se tenir debout.

Pierre Trudeau, Montréal

Ça ne changerait rien pour moi

Lorsque je prévois consommer de l’alcool lors d’une sortie en ville, j’utilise les transports en commun. Autrement, je modère ma consommation ou j’attends quelques heures après ma dernière consommation. Je ne prévois aucun changement dans mes habitudes advenant une baisse de la limite permise puisque j’adopte déjà un comportement responsable.

Danielle Bisson, Verdun

Prise de conscience

Depuis que le débat est amorcé, ça a déclenché pour moi des réflexions et j’ai diminué ma consommation d’alcool (qui n’était pas problématique selon le seuil de 0,08) lorsque je dois prendre le volant. Les études sont unanimes : c’est dangereux à 0,08. Je m’autorégule maintenant pour être plus proche de 0,05, mais j’aimerais que la réglementation aide tout le monde à nous garder en sécurité.

Elizabeth Beland

Taxi, métro, covoiturage

En matière d’alcool et de sorties, ma position est très simple, c’est tolérance zéro. Si tu conduis, tu ne bois pas. À partir du moment où on consomme, on altère notre jugement et nos réflexes. On devient alors un bien piètre juge de notre état et de notre capacité à conduire un véhicule de manière sécuritaire. Vous sortez et vous souhaitez prendre un petit verre ? Prenez un taxi, le métro, l’autobus, ou faites du covoiturage. En 2024, avec tout ce qu’on sait sur l’alcool et ses effets, il est incroyable qu’il en soit autrement.

Normand Auclair, Montréal

Quand tu as les moyens…

Je ne pense pas qu’une réduction à 0,05 changerait les habitudes. J’ai toujours dit que si tu as les moyens de te saouler, surtout dans un bar ou un resto, tu as les moyens de te payer un taxi pour retourner chez toi, et même de te payer un autre taxi le lendemain pour aller chercher ta voiture.

Normand Champoux, Trois-Rivières

J’utilise un service de raccompagnement

Une limite à 0,05 ou 0,08 m’importe peu. Lorsque je fais une sortie, peu importe ce que je consomme comme alcool, j’utilise un service de raccompagnement. Dans la région de Québec, le service Tolérance Zéro (TZ Capitale Nationale) est en service toute l’année. Pas de raison de prendre sa voiture après avoir pris de l’alcool.

Éric Mailloux, Québec