Michael Ignatieff a, à son tour, manifesté son opposition à la tenue d'une enquête publique pour faire l'éclairage sur les allégations de corruption dans le secteur de la construction.

De passage à Montréal mardi, le chef libéral a affirmé que le gouvernement du Québec avait pris une bonne décision en mettant sur pied une escouade policière spéciale. Selon M. Ignatieff, Ottawa devrait intervenir seulement s'il existe des preuves que le gouvernement fédéral est touché par le phénomène.

Ottawa investit des milliards de dollars dans le plus imposant programme d'infrastructures dans l'histoire du pays, et des experts du crime organisé font remarquer que la collusion existe à bien des endroits où la pègre exerce son influence.

Mais la province de Québec a été tout particulièrement touchée par de récents articles selon lesquels des entrepreneurs en construction travaillent de concert pour faire augmenter les coûts de projets d'infrastructures, financent les formations politiques et partagent leurs profits avec des membres de la mafia.

La position de M. Ignatieff rejoint celles du Parti conservateur, du maire de Montréal et du gouvernement du Québec, mais va à l'encontre des désirs de la population, du moins selon ce qui ressort d'un récent sondage.

M. Ignatieff a noté que le gouvernement du Québec avait bien réagi et qu'il s'agissait d'une affaire qui relevait de la compétence des autorités policières qui, elles aussi, savaient gérer un tel dossier.

Cependant, le Canada n'a pas véritablement envie de combattre le crime organisé, à cause de l'ampleur de sa présence dans la société dite «légitime» - un phénomène particulièrement vrai au Québec, croit un expert dans le domaine de la mafia italienne, Antonio Nicaso.

La semaine dernière, le gouvernement du Québec a annoncé l'implantation de l'Opération Marteau pour faire la lumière sur les liens qui peuvent exister entre les entrepreneurs en construction et les partis politiques.