Le processus d'appel d'offres dans le secteur de la construction devrait faire l'objet d'une enquête publique indépendante, estime la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

En commission parlementaire hier, Mme Carbonneau est venue ajouter sa pierre pour réclamer du gouvernement Charest une vaste enquête publique afin de «rassurer la population».

 

«La commission Gomery a été efficace. Et les allégations qui avaient entraîné cette commission, on n'en entend plus parler. C'est peut-être un signe d'efficacité», a dit Mme Carbonneau.

Selon la présidente de la CSN, il y a une crise de confiance entre la population et ses institutions, et le temps presse «d'effacer l'ardoise».

La veille, la FTQ avait tenu un double discours sur la nécessité d'instituer une commission d'enquête publique. Selon le directeur général de la FTQ-Construction, Richard Goyette, cet exercice est un simulacre de procès, un «show pour la galerie» au cours duquel les parties ne peuvent se faire entendre équitablement. Pour le président de la centrale, Michel Arsenault, cette enquête publique peut être considérée en ce qui concerne l'allocation des contrats, à défaut d'une intervention législative rapide du gouvernement. Hier, à la radio de Radio-Canada, M. Arsenault s'est rapproché de son collègue, insistant sur son inquiétude de voir une telle opération devenir un spectacle médiatique dont les conclusions seraient déterminées à l'avance.

Selon Claudette Carbonneau, les citoyens s'inquiètent du «copinage» entre le politique et le corporatif et ses conséquences sur le financement des partis. «Les gens veulent de la transparence», a résumé la syndicaliste dans un entretien avec La Presse.