Le président Barack Obama participe vendredi à la conclusion des travaux de la conférence de Copenhague, fort de la nouvelle politique des États-Unis en matière de réchauffement climatique, mais avec le désavantage de ne pas avoir réussi à la faire acter jusqu'ici par le Congrès.

M. Obama quitte jeudi soir Washington pour la capitale danoise, où il va retrouver le lendemain en sommet les dirigeants de quelque 110 pays pour tenter d'adopter un accord encadrant la lutte contre le réchauffement au niveau mondial. Ce déplacement présidentiel ne durera que quelques heures, mais les conseillers de M. Obama insistent sur le fait qu'il démontre le changement spectaculaire d'attitude des États-Unis, deuxième émetteur mondial de dioxyde de carbone, et jusqu'à récemment à la traîne sur le dossier.

Le président avait initialement prévu de se rendre à Copenhague au début de la conférence la semaine dernière, en profitant de son voyage en Norvège voisine où il a reçu le prix Nobel de la paix. Mais il a changé d'avis, estimant selon son porte-parole Robert Gibbs que sa présence vendredi serait utile pour parvenir à un accord final.

«Le président Obama s'est clairement engagé à faire en sorte qu'un accord mondial sur le climat soit conclu», a observé Joe Romm, du groupe de réflexion de gauche «Center for American Progress», en saluant cette nouvelle politique.

«Pendant huit ans, notre gouvernement a été dirigé par des gens qui non seulement ne voulaient pas d'accord, mais ont même tenté de saper le processus de négociations internationales sur le climat», a-t-il souligné, en référence à l'administration républicaine de George W. Bush, prédécesseur de M. Obama.

La volonté de M. Obama de parvenir à «un accord qui exige des pays qu'ils prennent des mesures significatives pour traiter du problème du changement climatique», selon les mots de M. Gibbs, risque toutefois de se heurter à plusieurs obstacles.

Un éventuel échec de la conférence n'est pas le moindre, tant les délégués sur place affichent un pessimisme grandissant depuis le début de la semaine. Il s'agirait alors d'un grave revers politique pour le président américain.

Ce dernier arrive en outre les mains liées en Scandinavie, malgré sa promesse d'engager les États-Unis dans un objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 17% d'ici à 2020 par rapport à 2005. Un feu vert du Congrès est en effet nécessaire.

Un projet de loi a bien été voté par la Chambre des représentants, mais le Sénat renâcle encore à l'adopter, certains élus faisant valoir qu'imposer des mesures de réduction des gaz à effet de serre handicaperait une reprise économique déjà incertaine.

Le président affirme au contraire que le passage des États-Unis à une économie «verte» contribuera à relancer le marché de l'emploi, tout en réduisant la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole étranger.

Selon la Maison-Blanche, M. Obama essaiera de faire en sorte qu'un accord à Copenhague comprenne des mesures pour juger les progrès des pays en voie de développement en matière d'émissions polluantes.

«Nous souhaitons que la Chine et d'autres pays entrent dans un système de transparence et de vérification», a expliqué un haut responsable de l'administration américaine, sous couvert d'anonymat.

Le problème pour M. Obama sera de convaincre d'autres pays de s'engager dans une réduction de leurs émissions, alors que les États-Unis n'ont pas encore pris formellement ce chemin, note un diplomate étranger.