Voici les principaux points de désaccord à la conférence onusienne de Copenhague sur le réchauffement climatique, qui doit s'achever ce vendredi:

Émissions de gaz à effet de serre

Le sommet de Copenhague est censé trouver un accord prenant la suite du Protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui expire en 2012. Les 192 pays participants espéraient vendredi parvenir à un accord politique, à défaut d'un texte juridiquement contraignant. La conférence de Copenhague ne constituerait ainsi qu'une étape, et la conclusion d'un accord légalement contraignant interviendrait lors d'une nouvelle rencontre, en 2010.

L'objectif principal, reconnu par la plupart des pays, est une limitation du réchauffement mondial de deux degrés Celsius, seuil au-delà du quel les conséquences pour la planète pourraient être irréversibles selon les climatologues. Certains d'entre eux estiment que les promesses actuelles des pays industrialisés concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont largement insuffisantes: elles représentent une baisse globale de 8% à 12% par rapport à 1990, année de référence du protocole de Tokyo, alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) recommande une diminution de 25% à 40% d'ici 2020.

Les États-Unis, qui n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto, n'ont proposé qu'une baisse représentant une diminution de 3 à 4% par rapport à 1990, tandis que l'UE a promis de réduire ses émissions d'au moins 20% d'ici 2020. La Chine, un des principaux pays pollueurs de la planète, se dit prête à fournir des explications et des éclaircissements sur les mesures qu'elle entend prendre pour maîtriser ses émissions.

Aide aux pays en voie de développement

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a annoncé jeudi à Copenhague que les États-Unis étaient disposés à contribuer, aux côtés d'autres pays développés, à un fonds de 100 milliards de dollars (69,5 milliards d'euros) par an destiné à aider pendant trois ans (2010-2012) les pays en développement à faire face au réchauffement climatique. Elle a conditionné l'offre américaine à la conclusion d'un accord sur la «transparence», allusion à la demande américaine d'un mécanisme international pour vérifier la manière dont la Chine contrôle ses émissions.

Le montant des 100 milliards, avancé pour la première fois par le premier ministre britannique Gordon Brown, est toutefois jugé sous-évalué par les experts. La Banque mondiale estime notamment que la facture climatique pour les pays pauvres pourrait s'élever à plusieurs centaines de milliards de dollars par an à partir de 2020. La Chine et d'autres pays en développement avancent le chiffre de 350 milliards de dollars (243,2 milliards d'euros).

Cadre légal

Pour l'Europe, le Japon et d'autres pays développés, une réduction supplémentaire des émissions de GES prendra la forme d'une extension des dispositions négociées dans le cadre du protocole de Kyoto. Les États-Unis, qui n'ont pas ratifié ce texte, pourraient être inclus dans des accords séparés prenant également en compte les principales économies émergentes. Des pays comme la Chine et l'Inde ne veulent pas d'un texte les contraignant à respecter leurs engagements.

Forêts

La question d'un programme de réduction des émissions pour empêcher la déforestation (REDD) a été évoquée, sans avancées concrètes. Des désaccords persistent sur la question du financement et les pays présents à Copenhague n'ont pas dégagé de budget ni d'objectifs précis pour aider les pays les moins riches à préserver leur forêts.