Jo-Wilfried Tsonga a fait passer les spectateurs du Stade Uniprix, et Roger Federer, par toute la gamme des émotions, aujourd'hui, en quart de finale de la Coupe Rogers.

Déployant son jeu d'attaque, le Français, septième joueur mondial, a surpris le favori du tournoi en trois manches de 7-6(5), 1-6, 7-6(3).

«Ce n'est pas tous les jours qu'on peut battre un champion de la trempe de Roger, a raconté Tsonga, comblé, après le match. Je me suis inspiré de lui dans la troisième manche: je me suis accroché, comme il l'a fait si souvent, et j'ai réussi à revenir.»

Parfois dominant, parfois tout à fait absent, Tsonga s'est d'abord imposé au bris d'égalité de la première manche, mais la machine s'est déréglée et il s'est incliné sèchement en deuxième manche.

Le Français a d'ailleurs dû faire appel aux soigneurs pour examiner son bras droit, touché sur le dernier point du bris d'égalité quand il a plongé pour frapper une spectaculaire volée gagnante.

Mais Federer avait déjà pris l'ascendant et a continué par la suite à exercer une pression soutenue sur Tsonga. Menant 5-1 dans la troisième manche, on croyait l'affaire terminée, mais c'est l'imperturbable Suisse qui a craqué. Cédant cinq parties de suite, sauvant trois balles de match sur son service dans la 12e partie, il s'est incliné au bris d'égalité sur une double-faute.

«Jo est comme ça. Il disparaît pendant une heure puis revient vous battre quand vous ne l'atttendez plus», a raconté Federer, déçu d'avoir ainsi laissé filer le match entre ses doigts.

«J'aurais dû gagner la première manche, a estimé le Suisse. Et je n'aurais pas dû le laisser revenir, mais c'est le tennis... on ne peut pas tout expliquer.»

Federer n'a quand même pas perdu son temps cette semaine à Montréal. «J'ai joué quelques bons matchs et j'ai progressé dans ma préparation, a-t-il expliqué. Mais je n'étais pas venu pour ça. Mon bon était d'être compétitif et de gagner le tournoi.

«Mais bon, ce n'est pas tout décevant. La semaine s'est bien passée avec Myrka et les filles, nous avons eu du plaisir à Montréal. Mais je devrai attendre deux ans avant de gagner ici!»

Murray en confiance

Le Britannique Andy Murray était devenu plus tôt dans la journée le premier qualifié pour les demi-finales en défaisant facilement le Russe Nikolay Davydenko, huitième favori du tournoi. Murray, troisième joueur mondial, n'a eu besoin que de 82 minutes pour venir à bout du Russe en deux manches de 6-2, 6-4.

Très solide depuis le début du tournoi, Murray se pose en sérieux prétendant au titre de la Coupe Rogers.

«Je joue de mieux en mieux depuis le début de la semaine, a souligné Murray. Ma forme est excellente et je suis prêt pour des matchs plus difficiles. Je serai en confiance demain. Je n'ai pas joué souvent contre Tsonga, mais je crois pouvoir lui tenir tête. Ma stratégie est prête.»

Murray, habituellement très placide, a étonné après sa victoire en faisant quelques pas de danse. «Nous nous amusions l'autre jour à l'hôtel et un ami m'a dit que je pourrais faire ça après mes victoires, a-t-il expliqué. Je la referai demain, si je gagne... et si je m'en souviens!»