Selon un bruit courant sur la colline parlementaire, mercredi, des députés du Bloc québécois et du Parti libéral commençaient à être moins déterminés à renverser le gouvernement Harper pour aller de l'avant avec leur pacte de coalition.

Un membre du caucus libéral a dit tout haut ce que d'autres pensaient peut-être tout bas. Le député ontarien Frank Valeriote a dit au journal le Guelph Mercury qu'il n'était pas en faveur d'une coalition. «Je crois au travail pour trouver une solution, pas un gouvernement de coalition», a-t-il déclaré. Et si d'autres étaient réticents à en parler ouvertement, plusieurs membres des deux partis ont laissé voir que l'entente inspirait une interprétation et une ferveur parfois variables. Qu'est-ce que le premier ministre pourrait faire pour éviter que les partis de l'opposition ne tentent de le renverser ? a-t-on demandé à Keith Martin, député libéral de la Colombie-Britannique. «M. Harper peut se lever, regarder de l'autre côté de la Chambre des communes et dire qu'il est prêt à travailler avec nous d'une manière bipartisane pour gérer l'enjeu actuel : le tsunami économique qui a frappé notre pays», a répondu M. Martin.

Mais son collègue Ujjal Dosanjh a été moins conciliant. «M. Harper a dépassé le point de rédemption en ce qui me concerne», a tranché cet autre député de la province de l'Ouest.

Au Bloc québécois, un député a admis qu'il serait faux de dire que tous les membres du caucus soutiennent l'entente avec les libéraux de Stéphane Dion et les néo-démocrates de Jack Layton avec autant d'enthousiasme. «Être contre, non. Mais il y a des nuances», a confié à sa sortie du caucus le député de Sherbrooke, Serge Cardin, au sujet de l'état d'esprit de ses collègues. Il n'a pas voulu s'étendre sur le genre de «nuances» qui subsistaient chez les troupes de Gilles Duceppe. «Des humeurs, disons, a-t-il lancé. Ça arrive, des fois, que tu n'aies pas pris ton café...»