Le premier ministre Stephen Harper a affirmé, lundi, que son gouvernement ne recourrait pas aux amendes ou à l'emprisonnement pour obliger les citoyens à remplir un questionnaire de recensement.

M. Harper a commenté, pour la première fois, la controverse créée par sa décision de mettre fin au caractère obligatoire du questionnaire détaillé du recensement durant une conférence de presse à Vancouver.

Le gouvernement fédéral a décidé que le questionnaire détaillé du recensement de 2011 serait mené sous forme d'enquête à participation volontaire et envoyé à 30 pour cent des ménages canadiens. Le gouvernement a laissé entendre que ce questionnaire pourrait même éventuellement être éliminé.

Les détracteurs de la décision ont affirmé que l'élimination du caractère obligatoire du questionnaire détaillé rendra plus difficile la détermination des besoins de certains programmes sociaux et des taux de participation qu'ils génèrent.

Lundi, Stephen Harper est cependant demeuré intraitable.

«Je sais que certains Canadiens seront un peu réticents à fournir ces informations (du questionnaire détaillé obligatoire), et je sais que certaines personnes pensent que la bonne façon de réagir est d'imposer des amendes et des peines d'emprisonnement.»

«Notre gouvernement ne fera pas cela, a poursuivi M. Harper. De nos jours, cela n'est pas la façon appropriée d'obtenir la collaboration du public.»

La pression s'est accumulée sur le gouvernement fédéral pour qu'il revienne sur sa décision. Le dirigeant de Statistique Canada a notamment démissionné avec fracas, le 21 juillet.

Le public a appris qu'Ottawa avait remplacé le questionnaire détaillé par une enquête à participation volontaire, l'Enquête nationale auprès des ménages, à la fin du mois de juin.

La décision a été critiquée par des groupes comme le Congrès juif canadien et la Fédération des communautés francophones et acadienne.

Le 26 juillet, ce dernier groupe a soumis des documents en Cour fédérale pour demander à la justice d'invalider la nouvelle politique d'Ottawa.

Les conservateurs considèrent que, sous sa forme obligatoire, le questionnaire détaillé est une violation de la vie privée.

Le changement a discrètement été annoncé le dernier samedi du mois de juin, soit lorsque l'attention du public était portée sur les émeutes survenues durant le Sommet du G20, sur les sommets à Toronto et à Huntsville et sur la visite de la reine au Canada.