La majorité des Canadiens souhaite que le gouvernement revienne sur sa décision d'abolir le caractère obligatoire du formulaire long de Statistique Canada. Selon un sondage Angus Reid paru hier, c'est au Québec et en Colombie-Britannique que l'opposition est la plus forte.

58% des Canadiens pensent que le formulaire long est essentiel pour élaborer des politiques publiques et qu'il ne peut se faire sur une base volontaire. Un peu plus de la moitié des Canadiens (54%) aimerait que le gouvernement fédéral fasse machine arrière sur cette décision qui alimente la controverse.

Jusqu'au mois de juin, les Canadiens qui refusaient de répondre au formulaire long du recensement de Statistique Canada étaient passibles de lourdes sanctions. Le gouvernement a alors décidé de le remplacer par un sondage volontaire : un changement qui a inquiété les statisticiens mais aussi la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), qui a porté l'affaire en Cour fédérale.

D'après le sondage, les Canadiens s'opposent fortement, pour un tiers d'entre eux, à la disparition du formulaire long obligatoire. Les sympathisants du Parti libéral sont les plus nombreux à s'opposer à son abolition (73%). À l'inverse, les électeurs qui ont voté pour le Parti conservateur soutiennent en majorité la décision du gouvernement (57%).

C'est en Colombie-Britannique et au Québec que l'opposition est la plus forte : 66% des Britanno-Colombiens et 57% des Québécois estiment que le formulaire long obligatoire est important pour les politiques publiques. L'Alberta compte la plus grande proportion de partisans du caractère volontaire du formulaire long (33%).

Selon le sondage, le gouvernement devrait revenir sur sa décision : c'est ce que pensent 62% des Britanno-Colombiens, 56% des Québécois, 53% des Ontariens et 44% des Albertains. Un peu moins du tiers des répondants (31%) jugent que le gouvernement doit garder le cap.

L'opposition des Canadiens à cette réforme dans la cueillette de données pour le recensement de Statistique Canada grandit depuis la fin du mois de juillet. Leur part a grimpé de trois points pour s'établir maintenant à 50%, selon le sondage Angus Reid.

Les mesures annoncées la semaine dernière par le ministre Tony Clément pour réintroduire des questions sur la langue dans le questionnaire court n'ont apparemment pas convaincu les 1017 Canadiens sondés par Angus du 12 au 13 août. La marge d'erreur du sondage est de 3.1%.