Un membre de la conférence épiscopale suisse suggère au Vatican d'établir un registre des membres du clergé catholique soupçonnés d'abus sexuels, susceptible d'assurer une transparence à travers le monde au moment des nominations notamment.

Dans une interview au journal Sonntagsblick, Martin Werlen, prieur de l'abbaye bénédictine d'Einsiedeln, déclare craindre que la hiérarchie catholique n'ait pas assez mesuré la gravité des conséquences pour l'Église des dernières révélations concernant des abus sexuels sur des enfants de la part de religieux en Irlande et ailleurs.

Dans ce monastère d'Einsiedeln, en Suisse alémanique, cinq moines ont été impliqués dans des affaires d'abus ou de harcèlement sexuel depuis les années 1970. Le prieur, à ce poste depuis 2001, précise qu'il a lui-même eu à traiter trois de ces cas.

«Je crains que la hiérarchie religieuse à Rome ne prenne pas assez au sérieux la situation... Notre crédibilité est en jeu», déclare le religieux à ce journal suisse.

Une commission nationale de l'Église suisse qui examine les abus sexuels a évoqué l'idée d'un «office central à Rome, qui enregistrerait les noms des hommes d'église soupçonnés de tels abus», explique au journal Martin Welen.

Une telle liste, ajoute ce responsable, pourrait être consultée par les évêques» «partout dans le monde» au moment des nominations.

«Si, par exemple, un prêtre européen est candidat pour un diocèse aux États-Unis, l'évêque pourrait alors vérifier avec Rome s'il a fait l'objet d'accusations», ajoute Martin Werlen pour qui «un tel office central assurerait une transparence mondiale».

L'Église suisse a annoncé samedi examiner au moins neuf cas «sérieux» d'abus sexuels présumés qui se seraient déroulés ces dernières années.