Fini les rumeurs, Jean-Marc Fournier a enfin remis les pendules à l'heure. Le leader du gouvernement libéral à l'Assemblée nationale a confirmé hier qu'il ne sollicitera pas de nouveau mandat.

Élu sans interruption depuis 1994, Jean-Marc Fournier estime que, à l'aube de ses 50 ans, le moment est venu de passer à autre chose. Pour un certain temps du moins: il affirme qu'il ne «quitte pas la politique» mais qu'il prend plutôt un «congé», une «pause de ressourcement» loin de l'Assemblée nationale.«Prendre un peu de recul, vivre d'autres expériences me semble approprié après mon engagement des deux dernières décennies», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse à Châteauguay.

Pas de projets précis

Jean-Marc Fournier, qui s'est vu confier plusieurs missions délicates et ministères importants au cours des dernières années, affirme qu'il n'a pas encore de plans pour cette pause. Il n'a pas écarté un retour à ses premières amours, la radio, ni même un saut en politique fédérale. Mais, chose certaine, les prochaines semaines s'annoncent déjà bien remplies. Jean-Marc Fournier entend être très présent dans la prochaine campagne électorale puisque Jean Charest lui aurait demandé de sillonner la province en sa compagnie. «Le premier ministre souhaite que je voie beaucoup de paysages!»

Jean-Marc Fournier s'est d'ailleurs abstenu de confirmer que les élections seraient bel et bien déclenchées mercredi, comme le veut la rumeur très persistante que Jean Charest n'a pas démentie. M. Fournier a toutefois évoqué à plusieurs reprises leur imminence; il a parlé de sa participation probable à «très court terme» et «avant la période des achats des cadeaux de Noël».

Autre signe qui ne trompe pas, Jean-Marc Fournier s'était toujours fait un point d'honneur dans le passé de ne pas commenter son avenir politique avant le déclenchement d'une campagne électorale. Il a relevé que les «difficultés économiques» et de cohabitation avec les deux partis de l'opposition étaient autant de «signes» que «nous arrivons peut-être au terme du mandat» et que cette réflexion était maintenant opportune.

Jean-Marc Fournier a désigné son passage à la tête du ministère de l'Éducation et la grève étudiante de 2003 comme les moments les plus «intenses» de sa carrière. Il assure que le rapport du vérificateur général, qui a blâmé en partie son gouvernement pour le gouffre financier de 500 millions lié à l'îlot Voyageur et au Complexe des sciences de l'UQAM, n'a pas influé sur sa décision.

Pierre Moreau lui succède

C'est l'avocat et ex-député libéral Pierre Moreau qui prendra la succession de Jean-Marc Fournier comme candidat libéral aux prochaines élections. M. Moreau avait été élu dans Marguerite-d'Youville en 2003. Défait aux élections de 2007, il a été chef de cabinet de M. Fournier pour ses responsabilités de leader parlementaire, puis il est devenu chef de cabinet du ministre de la Justice Jacques Dupuis.