Jacques Parizeau croit que le plaidoyer de Nicolas Sarkozy en faveur d'un Canada uni pourrait avoir été motivé par des intérêts purement économiques. Nicolas Sarkozy voudrait resserrer les liens avec Ottawa pour améliorer les chances des entreprises de l'Hexagone de mettre la main sur des contrats très lucratifs dans le domaine de l'énergie nucléaire.

L'Ontario a annoncé qu'elle procédera bientôt à la remise à neuf de certaines de ses centrales nucléaires, tandis que l'Alberta envisage d'en construire une sous peu. Les coûts de ces travaux se chiffrent en milliards de dollars. «Il est évident que le gouvernement canadien ne va pas ouvrir nécessairement les portes au gouvernement français pour une tranche appréciable de ces contrats sans rien demander en retour», a lancé l'ancien premier ministre du Québec, hier, lors d'une rencontre avec des journalistes à Montréal.

«Cela, oui, expliquerait possiblement ce qui s'est passé», a-t-il affirmé. Jacques Parizeau a précisé qu'il avait déjà été victime de ce genre de tractations quand il était chef de l'opposition. Ses relations avec l'Élysée se sont subitement refroidies au moment où Ottawa a lancé un appel d'offres pour l'achat de sous-marins. Les Français étaient sur les rangs. «On nous a lâchés (...) mais finalement, tout s'est bien arrangé. Les Français n'ont jamais eu le contrat des sous-marins.»

«Quand on mélange la politique et les affaires, cela donne parfois des choses comme celles-là», a-t-il dit.