Il «faut arrêter de couper les cheveux en quatre» a estimé dimanche le premier ministre français François Fillon, soulignant que la France ne serait «jamais indifférente au Québec», après une polémique provoquée par des propos du président Sarkozy sur les rapports avec le Canada.

«Il faut arrêter de couper les cheveux en quatre et regarder les choses simplement. Le président (Nicolas Sarkozy) a utilisé une belle formule. Les Canadiens sont nos amis, au sens le plus fort du terme (...) Et les Québécois sont nos frères», a déclaré M. Fillon dans une interview à TV5Monde.«Je pense que dans cette formule, il y a la position de la France qui est une position ouverte, une position moderne et une position qui est faite pour durer», a ajouté le chef du gouvernement français venu relayer le président Sarkozy au Sommet de la Francophonie de Québec.

Des déclarations de M. Sarkozy sur les relations France-Canada-Québec ont été interprétées comme un plaidoyer en faveur de l'unité du Canada au détriment d'une éventuelle indépendance du Québec, provoquant des remous dans la province francophone.

M. Fillon a dit comprendre que les Québécois soient «très vifs à réagir» sur cette question.

«Mais, encore une fois, a-t-il dit, la France ne sera jamais indifférente au Québec. La France a, avec le Québec, un lien qui dépasse tous les liens qu'on peut avoir avec quelque autre nation dans le monde parce que ce lien est tellement étroit, il est tellement charnel que personne et aucune formule ne pourra venir l'affaiblir».

«En même temps, il faut que les Québécois comprennent - et je pense que la grande majorité d'entre eux le comprennent - que nous voulons avoir des relations amicales avec le Canada et des relations fraternelles avec le Québec», a conclu M. Fillon.

Il avait lui-même fait l'expérience du caractère délicat de la sémantique sur les rapports entre la France, le Canada et le Québec, lors des célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec en juillet dernier.

M. Fillon a aussi estimé que les propos de l'ancien premier ministre québécois Jacques Parizeau, qui a qualifié les déclarations de M. Sarkozy d'«énormités», avaient sans doute «dépassé sa pensée».