L'Allemagne a l'une des lois sur les armes à feu les plus sévères au monde, plus encore que la loi canadienne. Et même si ces lois n'ont pu empêcher des tueries de se produire, les pressions pour un resserrement des lois sur le contrôle des armes à feu se font plus fortes en Europe.

En Allemagne, il faut avoir plus de 18 ans pour acheter une arme de poing, et 21 ans pour les armes plus puissantes. Une enquête de la police est nécessaire pour obtenir un permis de port d'arme. De plus, les moins de 25 ans doivent obtenir une attestation médicale qui confirme que le futur détenteur est sain d'esprit.

En comparaison, au Canada, le permis de port d'arme, qu'il s'agisse d'armes à utilisation restreinte ou non, est délivré aux demandeurs de 18 ans et plus qui font une demande officielle. Les demandeurs doivent détenir un certificat de formation en sécurité, et leur demande sera soumis à une enquête. Leurs armes à feu doivent être enregistrées.

Après les tueries de 2006 en Allemagne, une nouvelle loi a interdit plusieurs types d'armes à feu et a augmenté la latitude des policiers pour refuser un permis d'achat : quiconque est jugé agressif ou menteur peut se le voir refuser. Mais un solide lobby de chasseurs dans le sud-ouest rural du pays, en Bavière, a empêché de limiter encore davantage l'accès aux armes à feu.

La tuerie pourrait amener de l'eau au moulin des groupes de chasseurs qui affirment que ce genre d'événement ne peut être conjuré par des lois sévères. Mais en Europe, les partisans des armes à feu parviennent rarement à profiter des massacres. En Finlande, la loi a été encore renforcée après des massacres en 2007 et 2008 - il faut maintenant avoir 20 ans pour acheter une arme.

Les lois sur le contrôle des armes à feu n'immunisent pas contre les tueries, mais elles ont un effet sur la mortalité isolée. En janvier dernier, l'Association canadienne des médecins d'urgence a rappelé que le nombre de décès liés à une arme à feu avait diminué de 400 depuis l'adoption de la loi, il y a 16 ans. Environ 76 % des décès liés aux armes à feu sont des suicides.

Le New York Times a ressorti mercredi une vaste analyse publiée en 2000, qui regroupait 100 tueries survenues entre 1949 et 1999, et ayant fait 425 morts. Selon l'analyse, l'accès aux armes puissantes aurait une incidence plus grande sur le nombre de tueries que la disponibilité des armes à feu. Les films et jeux vidéo violents étaient rarement impliqués (6 % des cas), mais les troubles mentaux étaient souvent au rendez-vous. Et dans six cas sur dix, le tueur avait proféré des menaces violentes peu avant de passer à l'acte.

Avec AFP et The Guardian