On aurait pu penser qu'après la flèche diplomatique lancée à l'endroit de Stephen Harper devant les médias canadiens, chinois et internationaux, il aurait tourné la page. Mais à la sortie de sa rencontre avec le chef du gouvernement canadien, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, en a rajouté, dans une entrevue donnée à la chaîne de télévision Phoenix, de Hong Kong. S'il avait utilisé des termes diplomatiques devant M. Harper pour lui reprocher de ne pas être venu plus tôt en Chine, il y est allé avec davantage de mordant devant la caméra.

«Pendant longtemps, les relations entre la Chine et le Canada ont été très serrées. À cette époque, les échanges économiques et les autres secteurs étaient très développés, a dit le premier ministre Wen. Mais dans les récentes années, - et ce n'est pas ce qu'on voudrait voir -, les relations se sont aliénées, ce qui a eu un impact sur le commerce et les relations personnelles entre les populations.»

Répétant que cette visite officielle aurait dû avoir lieu plus tôt, il a poursuivi: «J'espère que, par cette visite, nous pourrons régler les problèmes de confiance mutuelle et accroître les échanges économiques, le commerce et les contacts personnels.»

De passage à Montréal, hier, le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a critiqué Stephen Harper et souligné l'«importance cruciale» de la Chine pour l'économie canadienne. «L'économie américaine ne connaîtra pas de croissance en 2010-2011, a-t-il dit. Nous avions tous saisi à quel point la Chine est importante, mais M. Harper a pris beaucoup de temps pour se réveiller. C'est évident qu'il aurait dû être là il y a quatre ans, et nous avons perdu du terrain et du temps.»

Avec Catherine Handfield