Après près de neuf ans d'attente, le gouvernement Charest a soudainement annoncé hier qu'il rendra publique d'ici à la fin de 2012 une liste des immeubles publics et parapublics qui contiennent de l'amiante. «Le travail est en cours, les études sont en cours, et ça serait prêt éventuellement, d'ici quelques mois», a affirmé en Chambre la présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne.

L'engagement a été pris à la suite de la publication d'un reportage de La Presse sur l'amiante dans les immeubles publics.

En 2002, Québec a adopté la Politique d'utilisation accrue et sécuritaire de l'amiante. Elle prévoyait un règlement sur l'identification et la traçabilité de l'amiante dans les bâtiments. Ce règlement n'a pas encore été mis en vigueur par le gouvernement Charest.

Mme Courchesne a indiqué que la Société immobilière du Québec (SIQ) n'avait pas fini de recenser les immeubles qui contiennent de l'amiante. Pourtant, le porte-parole de la SIQ a affirmé hier dans nos pages qu'il disposait d'un «inventaire précis», mais a refusé de le rendre public.

Une autre liste existe aussi depuis 2008 à l'Institut national de la santé publique (INSPQ). On estime à 1550 le nombre d'immeubles qui recèlent de l'amiante. Mais cette liste reste également secrète.

Le gouvernement Charest a d'ailleurs rejeté une motion de Québec solidaire qui lui enjoignait de rendre publique la liste des bâtiments qui contiennent de l'amiante.

«Pourquoi le gouvernement libéral a peur de dire la vérité aux Québécois?», a demandé la critique du Parti québécois (PQ) en matière de santé, Agnès Maltais.

La ministre du Travail, Lise Thériault, a affirmé que le Québec était «vraiment précurseur en matière d'utilisation de l'amiante». Elle n'a parlé que de l'exposition à l'amiante dans le cadre de travaux de rénovation et de construction. Il existe un protocole pour les protéger.

Le PQ ne prend pas position pour ou contre l'amiante. Il demande une commission parlementaire pour approfondir le dossier. Québec solidaire, Option nationale et les péquistes démissionnaires s'opposent à l'exportation de l'amiante et à la relance de la mine Jeffrey. Le gouvernement Charest prévoit lui accorder une garantie de prêt de 

58 millions.