Des groupes écologistes lancent une croisade pour en finir avec l'industrie de l'amiante au Québec.

Ils n'y vont pas par quatre chemins: ils demandent au gouvernement Charest d'interdire toute exploitation et toute utilisation du minéral fibreux sur le territoire du Québec.

Les trois associations savent toutefois que la concrétisation de leur exigence n'est pas pour demain.

«Il semble que la priorité à l'économie se fait au-delà de toute considération pour l'environnement ou la santé publique, pour l'instant, déplore Christian Simard, de Nature Québec. C'est difficile d'avoir confiance.»

Le groupe de M. Simard, la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, et la Société pour vaincre la pollution promettent aussi de faire pression sur le gouvernement pour qu'il annule tout appui financier à la mine Jeffrey. En contrepartie, ils demandent au gouvernement d'investir les sommes promises dans la diversification économique des régions touchées.

Par ailleurs, le gouvernement provincial devrait mettre sur pied un registre officiel des bâtiments «contaminés» par l'amiante, selon les environnementalistes. Ils affirment que la base de données devrait inclure le fameux répertoire établi puis gardé secret par des chercheurs de l'Université de Montréal et le gouvernement.

En attendant, on demande aux citoyens de mettre la main à la pâte en ciblant les lieux qu'ils fréquentent dont les murs contiennent de l'amiante, d'en faire rapport aux trois organisations et d'y installer une affiche jaune canari soulignant la présence d'un danger.

«Le danger, c'est quand un maçon ou un plombier perce dans ce mur. S'il y a une affiche, il va prendre des précautions», dit Daniel Green, de la Société pour vaincre la pollution, qui ne croit pas que le projet soit alarmiste.

Les trois organisations écologistes souhaitent aussi recueillir des informations sur les victimes de maladies liées à l'amiante.

Appui d'Amir Khadir

Amir Khadir, seul député de Québec solidaire à l'Assemblée nationale, s'est rangé derrière les écologistes, exigeant du gouvernement Charest qu'il «sorte l'amiante du Québec et le Québec de l'amiante».

Dénonçant la «pire protection du monde occidental [pour les] travailleurs et [la] population», M. Khadir a appelé les citoyens à prendre le relais du gouvernement pour lutter contre l'industrie.