Les autorités fédérales ont confirmé samedi que des porcs de l'Alberta avaient été infectés par le virus de la grippe A(H1N1).

«Il est fort probable que les porcs aient été exposés au virus par le biais d'un Canadien ayant récemment visité le Mexique et présentant des symptômes similaires à ceux de la grippe», pouvait-on lire dans un communiqué de presse de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).

Toujours selon l'ACIA, l'individu serait guéri et tous les porcs seraient également guéris ou en voie de guérison.

Le troupeau de porcs infectés a été placé en quarantaire, a par ailleurs indiqué le docteur Brian Evans, premier vice-président de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).

Ce dernier a ajouté qu'il était commun de voir des porcs affectés par la grippe et que la transmission du virus aux porcs par des humains se produisait parfois.

«Normalement, lorsque la grippe est détectée chez les porcs, les représentants de l'ACIA ne réagissent pas, a précisé le docteur Evans lors d'une conférence de presse donnée à Ottawa. Mais compte tenu de l'éclosion de la grippe A(H1N1) à l'échelle internationale, les circonstances sont différentes», a-t-il ajouté.

«Les chances que ces porcs transmettent le virus à une personne sont minimes», a ajouté Brian Evans.

Le virus H1N1, qui est constitué de gènes de la grippe porcine, aurait été transmis aux humains dans le passé et se transmet depuis de personne à personne.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu'aucune preuve ne permettait de croire que des porcs transmettaient le virus aux humains ou que la consommation de viande de porc posait un risque.

Des tests génétiques ont révélé que les porcs de l'Alberta ont été infectés par le virus responsable de cas de grippe en Californie, au Mexique et ailleurs dans le monde.

Le porte-parole d'Alberta Pork, un groupe de producteurs de porc albertain, a affirmé qu'il était principalement préoccupé par l'impact que cela pourrait avoir sur l'exportation d'animaux vivants aux Etats-Unis. «C'est notre grande préoccupation», a affirmé Herman Simons.

Plus tôt cette semaine, l'OMS a délaissé le terme «grippe porcine», après que les producteurs de porcs eurent fait part de leur mécontentement et à la suite d'une baisse des ventes de porc. La grippe porte désormais le nom scientifique «grippe A(H1N1)».

Par ailleurs, le bilan canadien est passé à 85 cas samedi, les autorités sanitaires ayant confirmé de nouveaux cas en Nouvelle-Ecosse, en Alberta, en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec.

Les autorités sanitaires de la Nouvelle-Ecosse ont ainsi confirmé la présence de 17 nouveaux cas de grippe A(H1N1) dans la province. Le responsable de la santé publique de la Nouvelle-Ecosse, le Dr Robert Strang, a affirmé en conférence de presse, samedi, que 11 des nouveaux cas étaient ceux d'élèves qui ont été exposés au virus à l'école King's-Edgehill de Windsor.

La Nouvelle-Ecosse compte maintenant 31 cas de grippe A(H1N1), ce qui en fait la province comptant le plus grand nombre de cas au pays.

Selon le Dr Strang, six des nouveaux cas ont été découverts dans la région de Halifax. Il a dit ignorer si ces personnes ont été en contact avec les élèves de l'école King's-Edgehill ou s'ils ont contracté le virus d'une autre source.

Par ailleurs, sept nouveaux cas ont aussi été décelés en Alberta, menant le total pour cette province à 15 cas. Deux femmes, un homme et une fille sont devenus les premières personnes infectées à Edmonton. Une femme et un garçon ont aussi contracté le virus dans le nord de l'Alberta. Le septième cas est une femme de Calgary. Aucune de ces personnes n'a dû être hospitalisée, ont indiqué les autorités sanitaires de la province.

Les autorités sanitaires du Québec ont pour leur part confirmé samedi matin qu'un deuxième cas avait été découvert dans la province. Il s'agit d'un enfant résidant dans la région de la Capitale-Nationale. Le premier cas avait été recensé à Montréal plus tôt cette semaine.

En Ontario, deux nouveaux cas ont été déclarés, dans les régions de York et de Toronto.

Jusqu'à maintenant, 31 cas ont été confirmés en Nouvelle-Ecosse, 22 en Colombie-Britannique, 15 en Alberta, 14 en Ontario, deux au Québec et un au Nouveau-Brunswick.

Les nouveaux cas au Canada ont été rendus publics au moment où l'Organisation mondiale de la santé a annoncé l'envoi de 2,4 millions de doses d'antiviraux à 72 pays.

Pendant ce temps, le gouvernement du Canada a élargi sa campagne de prévention, utilisant Facebook, Twitter et YouTube pour sensibiliser les Canadiens aux mesures simples qu'ils peuvent prendre pour réduire les risques d'attraper le virus.