La grippe porcine est en recul au Mexique, malgré trois nouvelle victimes, ont annoncé dimanche les autorités du Mexique, en laissant entrevoir une reprise prochaine des activités commerciales à Mexico.  

«L'épidémie est entrée dans sa phase de recul», a affirmé le ministre de la Santé, José Angel Cordova, tout en appelant la population à ne «pas baisser la garde».

Le dernier bilan de l'épidémie, communiqué dans la soirée, est passé de 19 à 22 morts, en majorité des femmes, et de 487 à 568 malades dans le pays latino-américain, considéré comme l'épicentre mondial du virus A (H1N1).

Après six jours de fermeture, les quelques 35 000 restaurants de la capitale mexicaine devraient bientôt rouvrir leurs portes, a assuré M. Cordova. «Il est très probable, en ce qui concerne les restaurants et d'autres secteurs économiques, que l'activité reprenne mercredi prochain», a-t-il dit.

Afin de limiter la contagion, les autorités ont décrété le 28 avril la fermeture au public des restaurants, cafés, bars, cinémas, théâtres et autres discothèques de Mexico, une mégalopole de 20 millions d'habitants.

Ces mesures de restrictions représentent un manque à gagner quotidien de 100 millions de dollars pour le secteur hôtelier de Mexico, mettant en péril 450 000 emplois.

Un livret regroupant les recommandations des autorités pour les restaurants, transports et centres de travail a été présenté au public. «Ce sont des instruments pour toute la population, afin de lui permettre de se maintenir en bonne santé», a expliqué le ministre.

Les mesures de fermeture, qui concernent encore les écoles du pays, ainsi que l'usage des masques dans la rue, ont permis de limiter la contagion et les médicaments anti-viraux se sont avérés efficaces, selon les autorités.

Le président Felipe Calderon doit encore se prononcer sur le maintien ou non de la suspension des grands sites touristiques, un secteur clé de l'économie.

La fréquentation des hôtels s'est effondrée à 10% dans la capitale et les plages sont désertées, en particulier dans la péninsule atlantique du Yucatan, avec plus de 70% d'annulations.

Les autorités ont déjà protesté contre plusieurs pays, la Chine et cinq pays latino-américains, qui ont annulé tout ou partie de leurs liaisons aériennes avec le Mexique.

La crise pourrait coûter un demi-point de PIB au Mexique, soit une perte de 70 millions de dollars.

Privés d'église dans le second pays catholique de la planète, les Mexicains, qui attendent avec impatience la fin des restrictions, ont suivi dimanche à la télévision la messe célébrée à huis clos dans la cathédrale de Mexico. Des offices religieux se sont également déroulés en plein air.

«Nous demandons à Dieu de nous protéger et de mettre fin à cette situation si éprouvante», a déclaré à l'AFP Ninfa Garza, 60 ans, une mère au foyer de Mexico.

Dans de son homélie, le cardinal Norberto Rivera, primat du Mexique, a appelé les fidèles à rester vigilants et obéir scrupuleusement «aux recommandations des autorités sanitaires».

En attendant, un grand nettoyage a déjà été ordonné à Mexico dans les transports, les supermarchés, ainsi que dans toutes les écoles du pays.

«Nous allons passer à une nouvelle étape qui consistera à vivre avec le virus», avait indiqué samedi le maire de la capitale, Marcelo Ebrard.

L'épidémie n'a en tout cas pas fait cesser la violence liée au trafic de drogue, responsable de la mort de plus de 7300 personnes depuis le début de l'année.

 Depuis le début du week-end, les règlements de compte entre cartels rivaux ont fait 24 morts dans le pays, soit un bilan supérieur à celui de la grippe porcine.