Les Canadiens qui se sentent malades devraient s'abstenir de voyager à bord des autobus, trains, avions ou traversiers, ont indiqué mercredi les autorités fédérales de la santé, qui demandent du même souffle aux compagnies de transport d'être compréhensives en permettant les changements de réservations.

Cette nouvelle liste de directives, à l'adresse des voyageurs et des compagnies de transport, survient au moment où la deuxième vague de grippe A (H1N1) semble déferler sur le pays.

Le nombre de cas confirmés du virus est en hausse en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec, a attesté, mercredi en point de presse, l'administrateur en chef de la santé publique du Canada, le docteur David Butler-Jones.

Après avoir adressé ses recommandations aux travailleurs de la santé et au milieu scolaire, au cours des dernières semaines, la ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, a expliqué qu'Ottawa s'occupait maintenant d'éviter que les voyageurs ne propagent le virus à bord des transports publics.

«Les passagers (...) doivent être confiants que des mesures ont été prises pour prévenir et contrôler la propagation de l'infection. Les exploitants doivent avoir l'information nécessaire pour être informés des procédures et ils doivent avoir les meilleurs conseils disponibles pour s'assurer de la sécurité des passagers», a-t-elle détaillé, lors de son point de presse hebdomadaire sur la grippe H1N1.

Ottawa appelle donc dans un premier temps les Canadiens qui sont malades à éviter d'emprunter des moyens de transport qui réunissent un grand nombre de passagers. S'il est impossible pour eux de reporter leur voyage à plus tard, les autorités de la santé leur demande de prendre une voiture, afin d'éviter de contaminer d'autres voyageurs.

Quant aux agences et aux entreprises de transport, les lignes directrices émises par Santé Canada leur conseillent de nettoyer fréquemment leurs véhicules et de fournir des installations à leurs employés pour qu'ils puissent se laver fréquemment les mains, comme le leur recommande le ministère.

Outre cette consigne, les guides du ministère énumèrent également des mesures de précaution pour les travailleurs qui aborderont des passagers malades, leur suggérant d'abord d'éviter tout contact avec ces derniers.

Mais les autorités réunies en point de presse ont surtout profité de l'occasion pour souligner une fois de plus l'importance de se faire vacciner.

«Le vaccin est vraiment la meilleure défense pour tout le monde, mais il faut du temps pour vacciner tous ceux et celles qui le veulent», a justifié la sous-ministre adjoint de l'Agence de la santé publique du Canada, la docteure Danielle Grondin.

Et tandis que les files d'attente pour obtenir le vaccin s'allongeaient dans plusieurs régions du pays, les autorités sanitaires ont appelé les citoyens à être patients, malgré les heures d'attente et le fait que certains aient été forcés de rentrer chez eux bredouilles en raison de l'achalandage dans les centres de vaccination.

La ministre Aglukkaq a d'autre part assuré que six millions de doses du vaccin seraient disponibles, à l'échelle du pays, d'ici la fin de la semaine.

La deuxième vague de grippe H1N1 a, depuis le mois d'avril, envoyé plus de 1600 Canadiens à l'hôpital, a précisé le docteur Butler-Jones, et 300 d'entre eux ont dû être soignés dans les unités de soins intensifs des hôpitaux du pays. Plusieurs cas ont nécessité le recours à un appareil respiratoire.

La recrudescence du nombre de cas de grippe a par ailleurs dominé la période des questions, aux Communes mercredi, les libéraux ayant de nouveau accusé les conservateurs d'avoir un plan insuffisant pour faire face à la pandémie et de négliger le dossier au profit de leurs publicités sur le Plan d'action économique du fédéral.

Reprenant les critiques émises par plusieurs de ses députés depuis deux semaines, le chef libéral, Michael Ignatieff, a reproché au gouvernement d'avoir «dépensé 60 millions $ pour se promouvoir et une fraction de cela pour faire la promotion de la santé publique».

«Il n'y a aucune contradiction entre informer le public quant au plan d'action économique et également l'informer sur la (grippe) H1N1», a répliqué le premier ministre, Stephen Harper.