Bien qu'il n'aime pas voir des personnes souffrant de maladies chroniques attendre de longues heures dehors pour être vaccinées contre la grippe A (H1N1), le Collège des médecins défend les autorités québécoises de la Santé, affirmant qu'elles ne pouvaient procéder autrement.

«Si on peut trouver des solutions miracles qui permettraient de vacciner 7 millions de personnes en quatre semaines sans que personne attende, ce serait l'idéal. Nous sommes ouverts aux suggestions.

Apportez-les au ministère de la Santé, il pense à ça tous les jours», a lancé mardi le docteur Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins du Québec.

Le Collège a été appelé à commenter, à l'occasion d'une conférence de presse portant sur un autre sujet, les longues files d'attente de gens qui veulent se faire vacciner. Dans certains cas, des gens ont rapporté avoir attendu huit heures. La campagne de vaccination a aussi connu quelques ratés, au départ, des gens s'étant présentés dans ces cliniques de vaccination alors qu'ils ne faisaient pas partie des clientèles vulnérables visées. La situation s'est toutefois améliorée depuis.

Le président-directeur général du Collège des médecins, le docteur Yves Lamontagne, attribue ce phénomène des longues files d'attente au fait que les vaccins sont en nombre insuffisant.

«J'arrive des États-Unis; j'étais là la semaine passée. Je peux vous dire qu'ils ont le même problème que nous. Alors on ne se fouettera pas ce matin en pensant qu'au Québec c'est pire qu'ailleurs. En Ontario, c'est la même chose. Tout ça est une question des doses qui ne rentrent pas», a avancé le docteur Lamontagne.

Interrogé à savoir s'il trouvait acceptable de voir des malades chroniques attendre des heures dehors pour être ainsi vaccinés, le PDG du Collège des médecins a admis que «logiquement je serais tenté de vous dire non». Il a toutefois ajouté que «comme les gens ne peuvent pas être piqués à coup de 1000 à la fois, je ne vois pas bien bien d'autres solutions actuellement. Ca pourrait être fait ailleurs, peut-être, mais... je ne vois pas», a-t-il laissé tomber.

Son collègue, le docteur Robert, rejette l'idée, par exemple, de permettre aux médecins de famille de vacciner des gens. «Le problème qu'on a actuellement, c'est que les médecins de famille traitent des malades. S'ils sont occupés à faire des gestes préventifs, va-t-il rester du temps pour qu'ils traitent les malades? C'est ça la question», a-t-il lancé.

Le Collège des médecins affirme que les autorités québécoises de la Santé font ce qu'elles peuvent, compte tenu de la disponibilité du vaccin.

«À l'impossible nul n'est tenu. Actuellement, ce que je peux vous dire, c'est que tout le monde met l'épaule à la roue pour faire l'impossible», a ajouté le docteur Robert.