Québec n'a pas définitivement décidé si les jeunes enfants auront besoin de deux doses de vaccin. Mais tout indique maintenant que l'ensemble de la population ne sera pas vacciné à temps pour Noël.

«En fonction de certains paramètres qui ne sont pas connus actuellement, la date exacte à laquelle on aura reçu suffisamment de doses pour les Québécois, je ne peux pas dire aujourd'hui (si cela sera) en décembre ou en janvier», reconnaît le directeur national de la Santé publique, le Dr Alain Poirier.C'était pourtant l'objectif. L'Agence de la santé publique du Canada a répété à quelques reprises qu'elle pensait être en mesure de vacciner l'ensemble de la population avant la période des Fêtes.

Hier matin, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a affirmé la même chose, disant avoir confiance que la campagne de vaccination sera terminée pour Noël.

Un mois après le début de la campagne de vaccination, Québec prévoyait être en mesure de recevoir 800 000 doses de vaccin de façon hebdomadaire. Mais voilà, la province en recevra à peine la moitié cette semaine.

«En ce moment, on ne nous fait pas de promesse à savoir si on va vraiment atteindre les 800 000 doses et plus qu'on avait prévues. Pour l'instant, on n'en est pas là. On espère qu'ils (GlaxoSmithKline) vont se rendre à cette quantité, mais pour l'instant, ce n'est pas facile», ajoute le Dr Poirier.

Cette annonce survient au moment où le Québec entre dans la phase la plus critique de la deuxième vague. Le bilan totalise maintenant 32 décès depuis le 30 août. Depuis le 12 novembre, quatre nouveaux décès se sont ajoutés; trois en Montérégie et un en Estrie.

Demi-dose

Québec n'a par ailleurs pas encore tranché de manière définitive sur la question des doses pour les enfants. Pour l'instant, une seule demi-dose semble suffisante pour les tout-petits, explique le Dr François Boucher, spécialiste en maladie infectieuse pédiatrique et membre du comité d'immunisation du Québec.

«Il semble probable, dans la situation actuelle, qu'une seule demi-dose du vaccin serait suffisante chez les enfants en bas âge», indique le Dr François Boucher, du comité d'immunologie du Québec.

Des études préliminaires menées sur 51 enfants en Espagne ont démontré que la totalité d'entre eux avaient montré une excellente immunité après avoir reçu une seule demi-dose.

Québec attend les études finales avant de trancher la question de façon définitive. Mais pour l'instant, «il vaut mieux continuer à vacciner et à protéger les aînés, les plus vieux, les 5 à 19 ans, la population en général. On pense qu'on a plus de gains là», explique le Dr Poirier.

Seuls les enfants immunosupprimés qui ont moins de 9 ans devront recevoir deux doses du vaccin, et ce, afin que l'immunité soit plus grande.

La semaine dernière, l'Agence de la santé publique du Canada avait pour sa part affirmé que les jeunes enfants de 6 à 36 mois ainsi que les enfants de 3 à 9 ans malades chroniques devraient recevoir deux demi-doses tandis que les autres n'en avaient besoin que d'une seule.

La vaccination se poursuit partout au Québec. À Montréal, le Centre des congrès a ouvert ses portes hier, mais l'achalandage n'était pas très élevé. L'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a d'ailleurs dû réitérer son invitation aux malades chroniques de moins de 65 ans qui peuvent maintenant se faire vacciner.

Ailleurs, certaines régions manquent de vaccins. C'est le cas de Québec, qui ne rouvrira ses centres de vaccination qu'à compter de demain. «Sur le plan de la protection de la population, c'est une bonne nouvelle. Ça veut dire que plus de gens sont venus réclamer le vaccin», estime le Dr Poirier.

La vaccination a aussi débuté pour les jeunes d'âge scolaire, mais la question du transport est loin d'être réglée.

À Montréal, les modalités de la vaccination pour les élèves devraient être annoncées demain.

Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la vaccination a débuté dans certaines écoles. C'est le cas en Estrie aussi, sauf à Sherbrooke. Là-bas, les parents des enfants d'âge primaire devront les amener eux-mêmes au centre de vaccination.