Le vaccin contre la grippe A (H1N1) aurait eu des conséquences funestes pour une personne âgée, morte peu après son administration il y a quelques semaines au Québec.

La victime, un octogénaire, pourrait avoir succombé à une réaction allergique sévère au vaccin, ont indiqué mardi les autorités de la santé publique du Québec, qui attendent les résultats des analyses pour confirmer les causes exactes du décès.

Le cas a été signalé à Santé Canada de même qu'au manufacturier du vaccin, la compagnie GlaxoSmithKline.

Soucieux de ne pas alarmer la population, le directeur de la protection de la santé publique, le docteur Horacio Arruda, a refusé de fournir des détails sur l'identité, la provenance, les circonstances et la date de la mort de la victime.

Il s'est limité à préciser que le décès remontait à deux ou trois semaines. Il s'agirait du premier décès au Canada lié à l'administration du vaccin.

«C'est un phénomène très rare, rarissime», a insisté le docteur Arruda, affirmant que le patient avait bénéficié «d'une intervention adéquate» des professionnels de la santé.

Malgré ce décès suspect, le vaccin a amplement démontré son efficacité et ne doit surtout pas inspirer la peur, a-t-il poursuivi.

«Les données que l'on a obtenues ne nous permettent pas de dire que le vaccin est dangereux et non sécuritaire», a fait valoir à plusieurs reprises le docteur Arruda.

Au Québec, depuis le 30 août dernier, la grippe A (H1N1) a été à l'origine du décès de 37 personnes, en plus d'entraîner près de 1600 hospitalisations.

Jusqu'à maintenant, quelque 1,5 million de personnes ont été vaccinées et environ 20 pour cent du groupe cible des 5 à 19 ans ont déjà reçu leur piqûre.

D'ici les prochains jours, les élèves de 3400 écoles du Québec seront conduits par autobus scolaires vers les différents centres de vaccination massive. Les parents devront signer au préalable une formule de consentement. Ils pourront aussi, s'ils le préfèrent, accompagner leur enfant à la vaccination.

Les choses vont plutôt bon train, a déclaré le ministre de la Santé, Yves Bolduc, qui espère encore boucler l'opération antigrippale avant les Fêtes.

Un problème d'approvisionnement du vaccin pourrait cependant brouiller les cartes.

«C'est certain que si nous avons un problème d'approvisionnement sur lequel nous n'avons pas de contrôle, il est possible qu'il y ait un délai. Mais si vous regardez la prévision, nous devrions être capables», a dit le ministre.

Les autorités de la santé publique ont par ailleurs confirmé qu'il ne sera pas nécessaire d'administrer une seconde demi-dose du vaccin aux bambins en bonne santé âgés de six mois à neuf ans.

Une deuxième dose sera toutefois prescrite pour les jeunes enfants immunosupprimés.