Un nombre inhabituel de réactions allergiques «graves» à un lot de vaccins contre la grippe H1N1 du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) a été enregistré au Canada, a signalé mardi l'OMS qui maintient toutefois ses recommandations pour une vaccination massive.

«Un nombre inhabituel d'allergies graves au vaccin a été enregistré au Canada», a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'OMS, Thomas Abraham, précisant que ces allergies concernaient un lot de vaccins produits par le groupe pharmaceutique GSK.

«Les autorités canadiennes ont rappelé» ce lot et «mènent les recherches» nécessaires pour établir les causes de ces allergies, a-t-il ajouté sans donner de précision sur le nombre exact de cas graves détectés.

Il a malgré tout assuré que l'OMS ne changeait pas dans l'état actuel ses recommandations concernant les vaccinations à grande échelle, qui restent selon l'organisation le moyen le plus efficace pour lutter contre un virus jugé «vicieux» et qui a tué environ 6750 personnes dans le monde depuis son apparition au printemps.

«Nous devons d'abord comprendre ce qui s'est passé au Canada», a insisté le porte-parole.

Contacté par l'AFP, GSK a reconnu qu'un lot de 172.000 doses de son vaccin Arepanrix -- sur les 7,5 millions de doses expédiées au Canada -- semblait avoir entraîné un pourcentage «un peu plus élevé» que les 1/100 000 réactions fortes admises pour de tels produits.

La porte-parole du groupe interrogée n'a pas été en mesure d'indiquer le nombre de doses du lot en question qui ont été administrées, mais a tenu à préciser que le lot incriminé n'avait pas été à proprement parler «rappelé» mais que le laboratoire avait lui-même demandé aux autorités médicales de suspendre son administration.

Elle a assuré que le laboratoire britannique «continuait à enquêter» sur les raisons de ces réactions apparemment dues à son vaccin qui n'ont pas empêché le programme de vaccination de se poursuivre comme prévu au Canada.

Le pays est particulièrement touché par la première pandémie de grippe atypique du siècle où, selon les dernières données de l'OMS datant du 20 novembre, «la transmission grippale continue de s'intensifier sans montrer clairement qu'elle a atteint un pic».

Le 17 novembre, les autorités canadiennes avaient elles-mêmes dénombré près de 200 morts, ainsi que 36 cas de réactions graves sur les 6,6 millions de personnes vaccinées (soit environ un cinquième de la population).

La vaccination a démarré fin octobre de façon chaotique, des Canadiens affolés ayant envahi massivement les centres de vaccination d'un océan à l'autre, forçant les autorités à lancer des appels au calme.

Contrairement au Canada, la vaccination contre la première pandémie de grippe atypique du siècle est loin de faire l'unanimité dans de nombreux pays de l'hémisphère nord actuellement confrontés à une deuxième vague de ce virus d'origine porcine, aviaire et humaine.

L'OMS est montée au créneau à plusieurs reprises pour contrer les suspicions contre le vaccin soupçonné d'avoir été fabriqué trop rapidement et pouvant entraîner de nombreux effets secondaires.

L'agence onusienne a répété vendredi qu'il restait «efficace» et ce malgré des cas de mutations du virus enregistrés en Norvège.

Quant à la trentaine de décès signalés parmi les 65 millions de doses administrées dans 16 pays, les études ont conclu que le vaccin n'en était pas la cause, a rappelé jeudi une responsable de l'OMS selon laquelle un cas d'effet secondaire indésirable est rapporté pour 10 000 doses de vaccin administrées. Sur 100 effets secondaires indésirables, cinq sont sérieux, y compris un décès, a-t-elle insisté.