La pandémie de grippe A (H1N1) est pour ainsi dire finie. Au cours des prochaines heures, le comité d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) doit réviser les cas recensés dans le monde avant d'en faire l'annonce.

La Dre Margaret Chan, directrice de l'OMS, a déclaré à Hong Kong: «Les experts constatent avec de plus en plus d'assurance que le virus se comporte comme la grippe saisonnière. Une vue d'ensemble nous permet de croire que nous sommes prêts à déclarer la période de post-pandémie.»

Dans l'hémisphère Nord, l'activité de la grippe porcine n'est presque plus perceptible. L'Agence de la santé publique du Canada a d'ailleurs cessé de produire des rapports hebdomadaires sur le nombre de morts liés au virus et a décrété au mois d'avril dernier la fin de la deuxième vague de la pandémie.

Au Québec, la dernière hospitalisation remonte au mois de février dernier, et l'activité a été jugée «nulle» en juillet.

Malgré ces données, l'OMS a tenu à rappeler que 18 500 personnes seraient mortes des suites de la grippe A (H1N1) depuis que la pandémie a été décrétée, en juin 2009. Au Canada, il y a eu 8678 hospitalisations et 428 morts du 28 avril 2009 au 3 avril 2010. En comparaison, la grippe saisonnière et ses complications peuvent entraîner la mort de 2000 à 8000 Canadiens par année.

Cible de nombreuses critiques, l'OMS a encore dû se défendre la semaine dernière à la suite d'un éditorial paru dans le British Medical Journal. On l'a notamment accusée d'avoir exagéré la menace de la H1N1 pour favoriser les géants pharmaceutiques. La Dre Chan a rappelé qu'un comité indépendant fait enquête depuis le mois d'avril dernier sur les allégations de possibles conflits d'intérêts.

Encore interrogée à ce sujet à Hong Kong, la Dre Chan a suggéré que, au lieu de donner lieu à un dilemme médical, la pandémie a posé un défi de communications «très difficile». Au Canada, la campagne de prévention contre la pandémie a coûté au bas mot 1 milliard de dollars, dont 400 millions pour l'achat des vaccins.

* * *

Au Québec

Au Québec, depuis le début de l'année 2010, on a signalé 36 cas de grippe A (H1N1), qui n'ont provoqué aucun décès. Dans l'ensemble de la province, le pourcentage des tests positifs est passé de 4,2% dans la semaine du 4 octobre à 49,3% durant la semaine du 14 novembre, au plus fort de la deuxième vague de la pandémie. Près de la moitié de la population québécoise a reçu le vaccin.