Le Mouvement Desjardins et Investissement Québec viennent de déposer une plainte criminelle à la Sûreté du Québec dans le dossier de l'agence de sécurité BCIA, a appris La Presse.

Vendredi, les deux entreprises qui ont financé l'agence de Luigi Coretti ont reçu un rapport sur l'évolution des finances de BCIA. Sur la base de ce rapport juricomptable de la firme KPMG, ils ont formulé une plainte à la SQ.

BCIA est cette agence qui a déclaré faillite le printemps dernier. L'entreprise a fait les manchettes après une enquête de La Presse sur ses pratiques d'affaires douteuses et ses entrées politiques inquiétantes. L'agence assurait la surveillance de centres névralgiques comme le quartier général de la police de Montréal.

Après la faillite de BCIA, le mandat de surveillance de la police a été accordé à Secur-Action par le chef Yvan Delorme. Secur-Action vient d'être répudiée par la police de Montréal et la SQ.

Des millions de fonds publics

Rappelons que BCIA a obtenu 12,5 millions de dollars du Mouvement Desjardins dans les deux ans qui ont précédé sa faillite. BCIA a également reçu 4 millions des Fonds d'investissements économiques régionaux (FIER), financés à 66% par le gouvernement du Québec.

La portion des fonds de Desjardins versée à l'automne 2009 (2 millions), était garantie par Investissement Québec, bras financier du gouvernement, à hauteur de 1,3 million. Or, quelques mois plus tard, BCIA s'est placée sous la protection de la Loi sur la faillite.

Le 20 mai, Desjardins et Investissement Québec ont demandé à KPMG de faire la lumière sur la dégradation rapide de la situation financière de l'entreprise. Le rapport de KPMG, remis vendredi dernier, est basé sur des entrevues et une analyse financière de l'entreprise. «Il contient suffisamment d'information bien appuyée pour faire une plainte formelle à la SQ», nous indique Josée Béland, porte-parole d'Investissement Québec, qui n'a pas voulu nous transmettre le rapport.

Desjardins, Investissement Québec et les Fiers ont perdu environ 15 millions dans cette affaire. La Presse a révélé que ces organismes ont investi dans BCIA sur la base d'états financiers non vérifiés en bonne et due forme par une firme comptable.