La justice réparatrice. Le principe est simple : on rassemble des criminels et des victimes autour d'une table en prison. Ils se parlent, se confrontent. Le but : guérir les traumatismes des victimes et responsabiliser les criminels. Notre journaliste Michèle Ouimet a suivi le processus, du début à la fin. Au total : six rencontres, parfois explosives. Récit d'une expérience qui a failli mal tourner.

Trois violeurs et trois femmes victimes d'agressions sexuelles face à face dans un pénitencier au Québec. Pendant six semaines, ils se sont confrontés.

Violeurs et victimes ne se connaissaient pas avant de tenter cette expérience de justice réparatrice.

Les six rencontres se sont déroulées dans une salle située au-dessus de la chapelle de la prison, le soir, de 19 h à 22 h 30. Le décor était minimaliste. Une table, des chaises, des néons qui projetaient un éclairage cru et une cafetière qui distillait du café âcre. De la fenêtre, on voyait une tour de guet, massive, sombre.

Les violeurs et les victimes étaient rassemblés autour de la table. Au centre, une boîte de mouchoirs. Pour les accompagner, une criminologue, un travailleur social, un prêtre et une bénévole représentante de la communauté.

Les rencontres se sont échelonnées sur trois mois, de mars à juin. Le but : permettre aux victimes de « guérir » et aux violeurs de « réparer ». L'outil : le récit. Chacun, à tour de rôle, a raconté son histoire.

Mais les plaies étaient béantes, les traumatismes profonds. Et il n'y avait pas de psychologue. Qu'une criminologue, un travailleur social et un prêtre pour encadrer l'exercice.

L'expérience a failli tourner à la catastrophe.

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Autour de la table, trois violeurs au lourd passé criminel : François, Martin et Roger.

François est mince, presque maigre, le cheveu rare. Mi-trentaine. Timide, un peu gauche, écrasé par la culpabilité.

Il a été condamné à 14 ans de prison pour vol, séquestration et agression sexuelle. Il bandait les yeux des femmes lorsqu'il les agressait, car il ne supportait pas leur regard. Et il était armé. « Je voulais garder le contrôle, dit-il. J'avais peur, très peur. »

Martin, lui, est costaud. Début quarantaine, teint rougeaud, cheveux gris coupés en brosse. Sûr de lui, enjôleur.

Il se gelait quand il violait les femmes. « J'aurais jamais pu faire ça à froid », confie-t-il.

Il a commis 10 agressions, dont quatre graves.

Il a été élevé à coups de claques derrière la tête. Il a grandi avec la rage au coeur. « J'étais comme une bombe. J'avais une boule en moi, une boule de colère qui grossissait, raconte-t-il. Quand ça explosait, je cherchais une femme et je la violais. »

Roger. La cinquantaine. Un homme fait d'une seule pièce. Cheveux gris, grosse montre au poignet. Silencieux, renfermé. Lui aussi se gelait quand il violait.

C'est un récidiviste : trois agressions sexuelles armées, trois arrestations, trois condamnations. Il est classé délinquant dangereux.

Roger a été agressé sexuellement dès l'âge de 6 ans. « On servait de chair sexuelle pour les amis de mes parents », dit-il.

Il s'est fait une carapace pour survivre. Il avait la réputation d'être un dur. Personne n'osait s'attaquer à lui. « Pourtant, avoue-t-il, j'avais peur de tout. »

Face aux violeurs, trois victimes : Louise, Diane et Sylvia.

À 20 ans, Louise a été agressée par deux hommes armés. Ils lui ont braqué un revolver sur le front, bandé les yeux et attaché les mains derrière le dos. Et ils l'ont violée pendant quatre heures.

« J'avais tellement peur de mourir, je ne pensais qu'à survivre, à sortir vivante de ce cauchemar. »

Aujourd'hui, Louise a 50 ans.

Diane a vécu avec un violeur en série. Elle l'a su le jour où il a fait la une du Journal de Montréal. Cette histoire l'a démolie. « J'ai pris des pilules, j'ai engraissé, j'ai perdu mon travail. Je ne me reconnaissais plus. »

Sa vie est devenue un enfer. Elle est fragile, dysfonctionnelle. Elle vit seule avec ses chiens.

Sylvia, elle, a vécu l'horreur. « Violée et reviolée » depuis sa plus tendre enfance. Par sa famille. Les séquelles physiques et psychologiques sont profondes. Son bassin est brisé. Elle était trop petite quand les hommes la pénétraient.

« Je suis en prison à l'année longue, une prison intérieure, dit-elle aux hommes en les regardant droit dans les yeux. Je suis condamnée à perpétuité. »

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Première rencontre

Victimes et violeurs se voient pour la première fois. L'atmosphère est tendue. Hommes et femmes s'installent maladroitement autour de la table.

François, le timide un peu gauche, plonge. Il raconte son histoire d'une voix fêlée, les yeux baissés.

Il s'est attaqué à des gens qu'il connaissait : un homme et deux femmes. Il était avec deux amis. Au milieu de la nuit, ils ont enfoncé la porte de la maison, attaché les femmes et bandé leurs yeux. Ils les ont volées, puis agressées sexuellement. Ils étaient armés.

« Je me sentais petit cul et j'avais peur, raconte François en pétrissant un mouchoir. J'ai jamais eu confiance en moi. J'ai toujours été le souffre-douleur de ma famille et de mes amis. »

La police a arrêté François. Il a essayé de se suicider. « Je me sentais trop mal », dit-il dans un souffle.

Il a écopé de 14 ans de prison.

Il a une femme et trois enfants, trois filles. Aujourd'hui, elles ont 3, 5 et 10 ans. Ils forment toujours une famille. Ils ont réussi à passer à travers la tempête.

Quand François finit de raconter son histoire, Sylvia lui rentre dedans.

« Comment tu te sentais, tout de suite après l'agression ? lui demande-t-elle avec une agressivité à peine contenue.

- Je me sentais pas bien, vraiment pas bien, répond François du bout des lèvres.

- Tu te sentais cheap, hein, tu te sentais cheap !

- Oui, je filais cheap.

- Je suis bien contente que tu aies filé cheap. Et les femmes que tu agressais, qu'est-ce qu'elles disaient ?

- Elles disaient : «Arrêtez ! Arrêtez !»

- Pourquoi tu ne les as pas écoutées ?

- Je sais pas, on était high, on avait pris de la drogue. C'est comme si j'entendais rien. Mais à un moment donné, le mur s'est déchiré et je me suis mis à les entendre : «Arrêtez ! Arrêtez !»

- Pis pourquoi t'as pas arrêté ? »

François baisse les yeux.

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Deuxième rencontre

Soirée survoltée. Au milieu de la rencontre, Diane pleure et Sylvia est enragée. Les hommes, ébranlés, remettent en question leur participation. Surtout Roger, qui a une envie furieuse de tout plaquer.

Pourtant, la soirée avait bien commencé. Martin, l'enjôleur, a raconté son histoire en prenant de grandes respirations.

« Mon père était mou, ma mère autoritaire. Elle était négative. Elle passait son temps à me dire : «T'es pas capable de rien faire, tu garderas jamais ta job !» Pour elle, j'étais un trou de cul. »

Il a été agressé sexuellement pendant deux ans. De 8 à 10 ans. Il a conçu de la rage contre les femmes. Une rage qu'il a évacuée en les violant.

Il allait dans des endroits reculés. Il attrapait les femmes par le cou en se mettant derrière elles. « Je les contrôlais. Je prenais leur chandail et je le mettais par-dessus leur tête pour qu'elles ne me voient pas. J'évitais leur regard. J'avais peur d'être arrêté, peur d'aller en prison. J'avais peur, aussi, d'être un éternel trou de cul. »

Martin essaie de comprendre la violence qui bouillonne en lui. « J'ai un frère qui a deux ans de plus que moi. On a eu les mêmes parents, la même enfance. Il n'est pas violent. Il a une vie ordinaire, une femme et deux enfants. »

« Mon père a appris mon arrestation en me voyant à la télévision, les menottes aux poignets. Il a pleuré comme un bébé. Ma soeur travaillait dans un restaurant du quartier où j'ai grandi. Tout le monde me connaissait. Un client est arrivé en jetant le Journal de Montréal sur la table. Il a dit : «C'est ton frère, ça, l'ostie de chien sale ?» C'était la honte. »

Martin a été condamné à 18 ans de prison. Il devrait sortir dans un an et demi, mais il n'est pas certain d'être à l'abri d'une rechute. « Même si le Martin agresseur est à terre et que j'ai le pied dessus, je reste aux aguets », dit-il.

La femme de Martin, Nathalie, savait qu'il volait à l'occasion, mais elle ignorait tout des viols. Elle l'a su quand les policiers sont arrivés chez elle pour arrêter Martin en lui braquant un fusil à deux pouces du visage.

Sa femme s'est écriée : « Ben voyons ! Qu'est-ce qui vous prend ? »

Le policier a répondu : « On l'arrête pour agressions sexuelles, vol, tentative de meurtre. »

Pendant deux ans et demi, elle a soutenu Martin, elle l'a visité en prison. Un jour, elle l'a quitté.

Martin a essayé de se pendre dans sa cellule.

Martin se tait, les yeux rivés au sol. C'est au tour de Diane de prendre la parole. Elle raconte son histoire d'une voix hachée, la respiration bloquée par la nervosité.

Elle a vécu avec un violeur. Elle l'a rencontré dans un bar. Ils ont eu le coup de foudre. « On s'est pas lâchés des yeux », dit-elle. Ils ont rapidement vécu ensemble.

Un jour, une amie l'a appelée. Elle lui a dit : « Ne sors pas de la maison, n'ouvre pas la télé, j'arrive ! »

Elle lui a montré la une du Journal de Montréal qui titrait : « Arrestation d'un violeur en série ».

« C'était mon amoureux. J'ai complètement capoté », se rappelle Diane. Sa vie s'est déglinguée, elle a été obligée de quitter son emploi et elle a fait une dépression.

« La femme d'un violeur n'a aucun droit, aucune aide, dénonce-t-elle. Elle ne peut pas en parler, elle a zéro empathie. Je vis de l'aide sociale. Je ne peux même pas me payer une thérapie parce que ça coûte 80 $. »

Sylvia sursaute.

« Mais c'est écoeurant ! Vous, les gars, vous êtes en prison et vous avez droit à des dentistes et des lunettes gratis. Pas nous !

- Vous faites du temps en dedans ; nous, on fait du temps dehors », ajoute Diane.

François est ébranlé par le récit de Diane car, à travers elle, il voit sa femme. Un copier-coller de misère. Sa femme aussi a pris du poids et vit de l'aide sociale. Avec ses trois enfants. Elle est isolée.

Cette deuxième rencontre bouleverse tellement les participants que le travailleur social sent le besoin de faire une mise au point.

« Je ne sais pas si on répare vraiment ou si on ravive des plaies qu'on ne pourra pas refermer, dit-il. Chacun doit se poser la question d'ici à la prochaine rencontre : voulez-vous continuer ? C'est un programme volontaire. Si ça vous fait du mal, vous pouvez vous retirer. »

Les victimes veulent continuer, les prisonniers hésitent.

Surtout Roger.

« J'ai l'impression d'être un punching bag, rage-t-il. Je ne suis pas un agresseur, j'ai fait une agression, ce n'est pas pareil. Je refuse d'être étiqueté.

- C'est comme si je retournais 15 ans en arrière et que j'étais de nouveau un agresseur, dit François. »

Sylvia les ramasse.

« Toi, lance-t-elle à François, tu as une femme et trois enfants. Moi, je n'ai rien, je n'ai jamais rien eu. C'est injuste ! C'est écoeurant, ce que vous avez fait. Écoeurant ! Je suis enragée, enragée ! »

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Troisième rencontre

Sylvia se jette à l'eau. Elle est fébrile. Elle se méfie des hommes, elle a peur d'eux. Elle a préparé son témoignage. Dans ses mains agitées, des feuilles couvertes d'une fine écriture.

Elle avait 3 ans la première fois qu'elle a été violée. Puis il y a eu une succession de viols collectifs perpétrés par sa famille. « Tout le monde me passait dessus », dit Sylvia.

« Quand j'avais 5 ans, mon père m'a emmenée à la rivière. Il m'a demandé : «Tu vas être fine avec papa ?» J'ai dit non. Je savais ce qu'il voulait. Il a plongé ma tête dans l'eau. Il l'a ressortie, puis il m'a de nouveau posé la question : «Tu vas être fine avec papa, hein ?» J'ai dit non. Encore. La troisième fois, il m'a laissé la tête tellement longtemps sous l'eau que j'ai craqué. »

Elle lui a finalement dit oui. Il l'a violée.

À 10 ans, elle a fait une tentative de suicide.

Sylvia pleure. Son corps tremble. Elle a de la difficulté à respirer, étouffée par ses sanglots.

« J'allais à l'école, mais j'étais incapable d'apprendre. Je coulais tout. »

Elle a été violée jusqu'à l'âge de 18 ans. Aujourd'hui, elle en a 40.

« J'ai dormi dans la rue parce que je n'avais rien. Aujourd'hui, je n'ai pas d'argent, je ne peux pas me payer de thérapie. »

Pendant son témoignage, les participants osent à peine respirer.

Il n'y a aucun soutien psychologique entre les rencontres. Les animateurs encouragent les victimes à joindre des proches pour obtenir de l'aide. Mais Sylvia n'a pas de proche. Elle est seule avec sa détresse. Les agresseurs, eux, peuvent consulter un psychologue en prison.

Sylvia se tait. C'est au tour de Roger. Il prend la parole. Lentement, par bribes, il raconte son histoire.

Roger, le renfermé, le silencieux. Il a 54 ans, bientôt 55. Il a d'abord été condamné à deux ans de prison pour agression sexuelle, puis à 10 ans pour le même crime et, enfin, à vie. Toujours pour agression sexuelle armée.

Il vient d'une famille pauvre. Il volait chez Steinberg pour nourrir ses frères. Son père partait « sur la brosse » pendant deux semaines, parfois trois.

Ils vivaient à huit dans quatre pièces. Les cinq frères dormaient dans la même chambre. Il y avait de l'inceste.

Au milieu des années 80, Roger a pris une fille en autostop. Il l'a menacée avec un couteau, puis il l'a traînée dans un motel.

« Je l'ai forcée à me faire une fellation. J'étais tellement dans un état second que j'ai laissé mon couteau sur la table. Elle l'a pris et elle m'a poignardé. Je l'ai frappée et je lui ai cassé la mâchoire. On est retournés à l'auto. Elle pleurait, elle me suppliait : «Je veux m'en aller ! je veux m'en aller !»

L'agression a duré une douzaine d'heures.

« J'étais dur, dangereux, poursuit Roger, mais j'avais peur. Tout le temps. Et je faisais des cauchemars. Il y en a un qui revenait souvent. J'étais une balle de baseball et, chaque fois que quelqu'un fessait dessus, un morceau partait. Je me désagrégeais. »

Il a fait des tentatives de suicide. Un jour, il s'est tranché la gorge. Le lendemain, il s'est réveillé à l'hôpital, déçu d'avoir survécu.

Roger était gelé quand il agressait les femmes. Il prenait de la coke.

Sylvia se fâche.

- Toi, t'étais gelé quand tu agressais. Moi, j'ai été violée et reviolée à froid ! Toujours à froid !

- J'avais besoin de me geler, d'anesthésier ma douleur, mon désarroi, se défend Roger. On n'a jamais rien eu, chez nous, on était tellement pauvres. »

Roger se tait. Il est soulagé. Il avait peur de se faire démolir par les victimes, surtout par Sylvia. Mais Roger a toujours eu peur, c'est l'histoire de sa vie.

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Quatrième et cinquième rencontres

Le groupe fait des exercices de « guérison ». Les victimes et les détenus écrivent les noms des personnes touchées par l'agression. Les victimes répondent à deux questions : qu'attendent-elles de l'agresseur et que peuvent-elles faire pour réparer l'injustice ?

« Ce qui est bien avec les rencontres, dit François, c'est qu'après les victimes et les agresseurs se sentent égal-égal. Ça fait du bien de parler. »

Sylvia le rembarre. « Vous avez détruit ma vie ! Quand on se fait agresser, ça tue quelque chose. Vous m'avez tuée. On ne sera jamais égal-égal. »

Les animateurs ont aussi demandé à chaque participant d'offrir un cadeau aux autres.

Sylvia a préparé un cahier pour chaque homme sur lequel elle a collé une photo prise dans un magazine. « Une photo qui vous ressemble et vous résume », précise-t-elle.

Pour Martin, c'est un homme qui grimpe une montagne ; pour Roger, c'est la photo d'un petit garçon de 4 ans au sourire lumineux. « C'est toi, Roger, avant les agression », lui dit Sylvia. Pour François, elle a découpé la photo d'une famille. François qui a réussi à sauver du naufrage sa relation avec sa femme et ses trois filles.

Les hommes sont émus. Les cadeaux viennent de Sylvia la coriace, celle qui ne s'est pas gênée au fil des rencontres pour leur rentrer dedans et leur jeter à la figure qu'ils avaient été des « écoeurants ».

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Sixième rencontre

Dernière rencontre, deux mois plus tard.

Les trois hommes ont préparé un repas. Roger s'active autour du barbecue et Martin cherche des allumettes. Pas facile de trouver des allumettes dans une prison. Les hommes ont couvert la table d'une nappe blanche avec des fleurs au milieu.

C'est l'heure des bilans. Tous font le même constat : l'absence d'aide psychologique et le manque de préparation. Certaines réunions se sont déroulées sous haute tension et les participants ont eu l'impression d'avoir été plongés dans la tourmente sans filet.

La criminologue essaie de se justifier. « On a quand même eu six rencontres », plaide-t-elle. Le travailleur social écoute et résume les critiques du groupe. Il prend des notes.

« Pendant les rencontres, je me suis débarrassé d'une partie du mauvais que j'avais en moi, dit François, mais je me sens encore très coupable. »

« Moi, je me suis débarrassé d'une partie de ma honte », ajoute Martin.

Sylvia, elle, est craintive. La peur lui colle à la peau, même après six rencontres. Elle demande aux hommes, avec une voix d'enfant : « Vous allez pas vous venger parce que je vous ai critiqués ? »

Elle leur parle comme si elle avait 5 ans, comme si son père lui demandait de nouveau : « Tu vas être fine avec papa, hein ? »

François et Martin la rassurent. Roger, lui, se tait. Il est renversé. Les six rencontres n'ont-elles rien donné ? Il la regarde longuement, puis il lui répond sèchement : « Mais non, je ne me vengerai pas. »

Sylvia n'est pas rassurée.

Elle ne le sera jamais. C'est l'histoire de sa vie.