Le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, affirme qu'il examinera les restrictions imposées par l'OTAN aux journalistes affectés à la couverture de la guerre dans le sud de l'Afghanistan.

Le bureau de la sécurité à l'aérodrome de Kandahar a cessé d'accréditer les journalistes à la base depuis la fin février, leur donnant plutôt des laissez-passer de visiteurs qui les obligent à remettre leur passeport à l'armée pour toute la durée de leur séjour et les forcent à accepter une escorte militaire. Lorsque ces modifications ont été mises en place par les responsables de la sécurité, qui sont des militaires américains, les journalistes nouvellement arrivés en sol afghan devaient être accompagnés en tout temps par des responsables canadiens des relations publiques. Cette pratique a cependant été suspendue pour l'instant.

«Chaque pays étudie ces décisions de manière indépendante», a commenté M. MacKay mercredi. Il a précisé qu'il venait tout juste d'être mis au courant de la situation.

L'absence d'accréditation fait en sorte qu'il est presque impossible pour les journalistes canadiens de quitter l'aérodrome afin d'enquêter de manière indépendante, une situation que les partis d'opposition à Ottawa et l'Association canadienne des journalistes qualifient d'inacceptable.

M. MacKay a dit qu'il analysait la façon dont les Américains traitent les journalistes en Afghanistan, en comparaison avec les Canadiens.

Dans l'ensemble, le Canada applique un programme d'intégration des journalistes à l'armée («embedding», en anglais) parmi les plus ouverts et accessibles des 41 pays alliés déployés en Afghanistan.

Par l'intermédiaire des Forces armées canadiennes, les représentants de l'OTAN à Kandahar ont été invités à plusieurs reprises à commenter ce changement lorsqu'il a été mis en oeuvre, au début du mois de mars, en vain. Le ministère de la Défense à Ottawa a également été invité à expliquer ces règles et leur impact sur le programme d'intégration des journalistes, mais des représentants militaires, qui ont tenté de faire renverser la politique, ont répondu cette semaine qu'ils ne pouvaient pas fournir de réponse officielle à ces questions.

Mercredi, de hauts fonctionnaires chargés du dossier afghan pour le gouvernement fédéral ont fait savoir que l'ambassade canadienne à Kaboul cherchait à obtenir davantage d'information du siège de l'OTAN dans la capitale afghane.