Un soldat de la base de Valcartier a été tué par l'explosion d'une bombe artisanale au cours d'une patrouille à pied dans le district de Panjwaii, dans le sud de la province de Kandahar, en Afghanistan, lundi.

Il s'agit du soldat Alexandre Péloquin, âgé de 20 ans, du 3e Bataillon du Royal 22e Régiment.

«Pelo, comme le surnommaient ses camarades, était un gars solide, remarquable et très courageux, a déclaré le brigadier-général Jonathan Vance, le commandant de la Force opérationnelle à Kandahar. Sa famille et ses amis doivent être fiers de lui. Les Canadiens aussi. Il représentait le Canada à son meilleur.»

La tragédie est survenue dans le village de Nakhoney, à environ 15 kilomètres au sud-ouest de Kandahar, dans un secteur où les rebelles afghans ont multiplié leurs attaques contre les troupes canadiennes. Aucune autre personne n'a été blessée lors de l'explosion.

Alexandre Péloquin laisse dans le deuil sa mère Monique. L'armée n'a pas précisé d'où le jeune homme était originaire. Sa famille affirme cependant qu'il vient de Brownsburg, dans les Laurentides.

La grand-mère du jeune homme, Rita Moore-Péloquin, a affirmé en entrevue à La Presse Canadienne que son petit-fils «était fait pour l'armée». «C'est lui qui a demandé d'y aller... il n'était pas obligé», a-t-elle dit à plusieurs reprises. Selon Mme Péloquin, Alexandre avait téléphoné à sa mère d'Afghanistan pas plus tard que la semaine dernière et lui avait dit qu'il était «très content et qu'il aimait beaucoup ça».

Même si elle refuse de se prononcer sur la décision de son petit-fils d'aller en mission en Afghanistan, la grand-mère du jeune homme a tout de même souligné qu'elle trouvait que «20 ans, c'est pas mal jeune». Selon elle, Alexandre était «tranquille comme tout» et très gentil. Il pratiquait beaucoup de sports et a été engagé très jeune avec les cadets. Elle ne lui connaissait pas de petite amie.

«On est tous peinés, ça nous fait beaucoup de peine... C'était un bon petit garçon. On n'était pas trop d'accord pour qu'il aille là-bas mais lui, c'était son désir d'y aller... C'est vraiment dommage», a pour sa part affirmé son oncle, Guy Péloquin, sur les ondes de LCN.

Le premier ministre Stephen Harper a diffusé un communiqué, lundi, dans lequel il offre ses condoléances à la famille et aux amis du soldat.

«Je me joins aux Canadiens et Canadiennes pour appuyer fièrement nos hommes et nos femmes des Forces canadiennes qui risquent courageusement leur vie tous les jours pour apporter la paix et la sécurité au peuple afghan», peut-on lire dans la déclaration de Stephen Harper.

«Des progrès réels et mesurables ont été réalisés en Afghanistan, mais il reste encore beaucoup à faire», a ajouté le premier ministre canadien.

A Ottawa, la gouverneure générale Michaëlle Jean, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique ont également fait part de leurs condoléances à la famille et aux proches du soldat par voie de communiqué. A Québec, le premier ministre Jean Charest, le Parti québécois et l'Action démocratique du Québec ont aussi rendu hommage au jeune homme.

Selon les soldats canadiens, le secteur où est survenu l'incident est une des pointes du «Triangle des talibans», dans lequel les rebelles afghans sont particulièrement actifs. L'endroit serait une des bases logistiques des rebelles attaquant Kandahar.

La mission de l'unité dont faisait partie le soldat Péloquin était de découvrir et de neutraliser des engins explosifs.

Elle avait réussi à désamorcer 15 bombes jusqu'à présent, a indiqué le brigadier-général Vance. «Le soldat Péloquin fait partie d'une mission bien accomplie et il avait contribué à ce succès», a-t-il précisé.

Les soldats canadiens effectuent des missions de routine en dehors de leurs bases. Ils déambulent dans des villes et des villages afin de trouver des engins explosifs ou de discuter avec les habitants du secteur dans l'espoir d'établir un lien avec eux.

Le soldat Péloquin est le premier militaire canadien tué en Afghanistan depuis le 23 avril alors que la commandant Michelle Mendes, une officier du renseignement militaire, avait été retrouvée sans vie dans sa chambre de l'aérodrome de Kandahar. «Alexandre était fier d'être un soldat. Il nous manquera», a affirmé le brigadier-général Vance.

Cette mort survient alors que le Canada tente de se retirer des missions de combat afin d'avoir un rôle plus supplétif. La mission canadienne doit se terminer en 2011.

Le jeune homme est le 119e militaire tué depuis le début de la mission canadienne en Afghanistan.