L'administration de Barack Obama a formellement exprimé le souhait que le Canada maintienne une présence militaire en Afghanistan au-delà de 2011, accentuant ainsi la pression sur le gouvernement Harper.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a dit tout haut lundi ce que les stratèges militaires américains souhaitent tout bas depuis des mois. Dans une entrevue accordée au réseau CTV Newsnet en marge de la rencontre des ministres des Affaires étrangères du G8 à Gatineau, elle a soutenu que le Canada peut continuer à jouer un rôle pour faire de l'Afghanistan un État stable.«Nous sommes très reconnaissants envers les Forces armées canadiennes, le gouvernement canadien et, plus important encore, le peuple canadien pour leur appui et la solidarité qu'ils nous ont démontrés durant cette mission en Afghanistan», a d'abord affirmé Mme Clinton.

«Nous aimerions évidemment que cet appui se poursuivre dans une forme ou une autre parce que les Forces canadiennes ont une excellente réputation. Elles travaillent très bien avec nos troupes et les autres membres de la coalition. (...) Évidemment, il revient au Canada de décider de la suite des choses. Mais nous espérons certainement qu'il va y avoir une présence continue (des soldats canadiens)», a-t-elle ajouté.

Le Canada compte actuellement 2800 soldats dans la province de Kandahar, la plus dangereuse de l'Afghanistan. Cette mission militaire, qui a coûté la vie à 145 Canadiens depuis 2002 (141 soldats, 2 travailleuses humanitaires, 1 diplomate et 1 journaliste), doit prendre fin en 2011, comme le stipule une motion adoptée par le Parlement en mars 2008.

Dans l'entrevue à CTV Newsnet, Hillary Clinton a soutenu que les soldats canadiens pourraient demeurer en Afghanistan pour assurer la formation des troupes afghanes.

«Toutes sortes de choses sont possibles. Les soldats pourraient changer la mission de combat pour s'occuper davantage de la formation des forces afghanes. Ils pourraient s'occuper des fonctions non militaires comme le développement, la gouvernance, la primauté du droit, des choses qui doivent être faites en plus de la mission militaire. Le Canada a dans ce domaine de l'expérience qui serait fort utile», a-t-elle affirmé.