Les avocats de la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire, qui enquête sur le transfert de détenus afghans, ont accusé le gouvernement fédéral, mercredi, de choisir les documents qu'il lui soumet.

Le principal avocat de la Commission, Ron Lunau, a déploré le fait que l'organisme de surveillance ne semblait recevoir qu'une partie de la documentation existante.

Des milliers de pages ont déjà été données à la Commission, mais des milliers d'autres sont retenues par les avocats fédéraux qui souhaitent en effacer tout renseignement secret avant de les transmettre.

L'avocat du gouvernement, Alain Préfontaine, a indiqué mercredi qu'il était nécessaire de choisir pour éviter d'augmenter la somme de travail et de retarder encore plus le processus. Il a également précisé que certains documents importants ne seraient pas prêts avant des semaines.

Parmi le lot se trouvent plusieurs rapports rédigés par Nicholas Gosselin, un ancien employé du ministère des Affaires étrangères qui s'est penché sur des allégations de torture dans les prisons afghanes.

Les rapports de M. Gosselin traitent d'au moins huit plaintes d'abus de la part des autorités afghanes déposées entre janvier et août 2008. Leur existence a été révélée lorsque leur auteur a témoigné la semaine dernière devant la Commission. Me Préfontaine a affirmé que ces documents pourraient être remis le 7 mai si tout se passait comme prévu.

Le président intérimaire de la Commission, Glenn Stannard, a déclaré qu'il n'était pas satisfait du temps que mettait le gouvernement à fournir la documentation exigée.

La Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire a ouvert une enquête à la suite d'allégations formulées par Amnistie internationale et l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique.

Les deux organismes soutiennent que la police militaire n'a pas suffisamment investigué au sujet des officiers responsables du transfert de détenus aux autorités afghanes alors qu'ils risquaient d'être torturés.

Remettre des prisonniers à un pays en sachant qu'ils pourraient être maltraités est considéré comme un crime de guerre.