Le ministère de la Défense dépensera 700 millions de dollars en trois ans pour remettre en bon état l'équipement militaire utilisé durant la mission des troupes canadiennes en Afghanistan.

Le retrait en 2011 des 2800 soldats canadiens déployés dans la région de Kandahar ne signifie donc pas la fin des coûts liés à cette mission en sol afghan, révèlent des documents que La Presse a obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Le rapatriement des soldats et de tout leur équipement, après une mission de près de 10 ans, coûtera à lui seul plus de 1 milliard de dollars, selon les estimations du ministère de la Défense. Cette opération doit être terminée au plus tard le 31 décembre 2011.

Mais une fois de retour au pays, l'équipement devra être remis dans l'état dans lequel il était avant d'être envoyé en Afghanistan, a confirmé Dominique Verdon, porte-parole du Ministère.

Plus de 1200 véhicules de toutes sortes - des chars d'assaut (Leopard C2), des jeeps (G-Wagon), des blindés (Bison), entre autres -, des hélicoptères et des milliers de conteneurs doivent notamment être ramenés au pays.

Des militaires devront aussi répertorier le matériel qui pourrait être vendu aux forces alliées qui demeureront en Afghanistan et celui qui pourrait être donné aux troupes afghanes.

Ainsi, en 2011-2012, on prévoit dépenser 817 millions de dollars dans le cadre de la mission en Afghanistan, les trois quarts de cette somme servant à rapatrier les troupes et le reste pour payer les coûts des réparations.

En 2012-2013, les Forces armées canadiennes estiment que les coûts des réparations s'élèveront à 265 millions de dollars. L'année suivante, les coûts sont évalués à 275 millions de dollars.

«Notre mission de combat se termine comme prévu en 2011. Après chaque mission, il faut remettre tout l'équipement militaire utilisé dans l'état dans lequel il était avant le début de la mission. Il y a toujours des coûts après une mission», a expliqué Mme Verdon.

La planification du retrait des troupes a commencé en août 2009. Le chef d'état-major des Forces canadiennes, le général Walt Natynczyk, a alors ordonné à ses subalternes de préparer le retour des soldats afin de respecter l'esprit et la lettre de la motion adoptée par le Parlement en 2008 qui stipule que la mission de combat doit prendre fin en 2011.

Exigeant rapatriement

On estime que près de 500 militaires seront mis à contribution pour mener à bien l'opération visant à ramener au pays tout le matériel militaire. Le général Natynczyk a déjà fait savoir que le rapatriement des troupes et de leur équipement sera une tâche des plus exigeantes.

«Nous devons accomplir cette tâche de façon très organisée et très structurée. Il s'agit du redéploiement de troupes et d'équipement le plus vaste à être entrepris par les Forces canadiennes à partir d'un théâtre d'opérations actif depuis la guerre de Corée», a-t-il ajouté.

Cette mission a coûté la vie à 152 soldats canadiens jusqu'ici. Un diplomate, une journaliste et deux travailleurs humanitaires canadiens ont également péri. Le déploiement des soldats pendant 10 ans aura coûté près de 10 milliards de dollars.

- Avec la collaboration de William Leclerc