Jacques Martin devrait annoncer aujourd'hui la nomination du successeur de Saku Koivu comme capitaine du Canadien. À moins qu'il ne décide d'avoir recours à un groupe d'assistants afin de s'offrir plus de temps pour effectuer le choix le plus judicieux.

Mais on en doute.

Car si l'on s'appuie sur les commentaires de l'entraîneur-chef depuis le début du camp et surtout sur les projections des joueurs questionnés depuis lundi sur le sujet, un choix semble s'imposer.

Et si la tendance se maintient comme le veut l'expression consacrée, Brian Gionta deviendra le 28e capitaine de l'histoire du Tricolore.

«Je n'ai rien contre le fait que ce soit la direction qui nomme le capitaine plutôt qu'il soit élu par les joueurs, mais s'il y avait eu un scrutin, je crois vraiment que c'est Brian Gionta qui l'emporterait», a indiqué le vétéran défenseur Roman Hamrlik.

À ses côtés, dans l'un des deux vestiaires occupés par les joueurs du Tricolore, le jeune défenseur Josh Gorges acquiesçait de la tête.

«Le choix aurait été difficile en raison de la qualité des leaders que nous avons dans le vestiaire, mais si j'avais eu à voter, je crois bien que j'aurais inscrit aussi le nom de Brian. Ce n'est pas le genre de gars à faire de l'animation dans le vestiaire. Mais c'est un vrai professionnel dans tous les aspects du travail. Et j'ai été impressionné par la façon dont Brian et les autres nouveaux s'y sont pris pour s'intégrer au groupe. Ils ne sont pas arrivés avec la grosse tête ou en tassant ceux qui étaient ici avant. Ils ont su prendre les moyens pour s'implanter et nous mettre à l'aise.»

Dans une conversation avec La Presse en fin de semaine, Georges Laraque, qui vantait le travail accompli par Saku Koivu à titre de capitaine, assurait déceler, chez Brian Gionta, les mêmes qualités de leader et de guerrier.

Scott Gomez, ancien coéquipier de Gionta au New Jersey et candidat potentiel au poste de capitaine également en raison de son statut de fer de lance de l'attaque et de plus haut salarié de l'équipe, parlait comme si la sélection de son ailier droit était confirmée.

«Brian a l'attitude et toutes les qualités nécessaires pour assumer ce rôle. Je ne sais pas si c'est en raison de sa stature qui l'a toujours forcé à travailler davantage pour faire taire les critiques ou pour faire mentir les sceptiques, mais il s'est toujours appliqué et a toujours su imposer le respect.»

Mike Cammalleri, un autre membre du nouveau contingent de leaders acquis par le Canadien, n'en revenait pas de l'attention accordée par les médias à la sélection du prochain capitaine.

«Je ne vous blâme pas, mais je suis vraiment surpris de voir quelle place cette question occupe. C'est un signe de plus qui démontre à quel point cette équipe est importante aux yeux des partisans», a témoigné Cammalleri.

S'il n'a pas voulu dire pour qui il aurait voté, voire qui partait favori selon lui, Cammalleri a convenu que ce titre, bien qu'essentiel et prestigieux, n'était pas non plus la pierre d'assise des succès de l'équipe.

«Je me vois mal vous dire pour qui je voterais et vous voir revenir demain parce que mon candidat n'a pas gagné. Cela dit, l'équipe est plus importante que le titre de capitaine. Je suis d'ailleurs convaincu que celui qui sera choisi imposera cette règle comme principe de base: l'équipe passe avant tout individu.»