Le chercheur britannique Peter Higgs, qui a donné son nom à une particule faisant figure de Graal de la physique, a prédit mercredi que le Grand collisionneur de hadrons (LHC), mis en route le jour même, permettrait sans doute de détecter le «boson de Higgs».

«Je pense que c'est assez probable», a déclaré le Pr Higgs à Édimbourg (Écosse), où 44 ans plus tôt il avait élaboré sa théorie révolutionnaire.

«Ce que je dis c'est que si on ne trouve rien là-bas (au LHC) alors cela signifiera que d'autres personnes et moi-même ne comprendrons plus rien à tout ce que nous savons sur ces interactions faibles et électro-magnétiques», a ajouté le scientifique âgé de 79 ans, lors d'une conférence de presse.

Le Pr Higgs a raconté que l'idée du boson ne lui est pas venue en un soudain éclair de génie mais sur la durée d'un week-end.

«Ça n'a pas été 'eureka'«, a-t-il expliqué. «Je me suis progressivement rendu compte qu'il y avait quelque part dans ma mémoire quelque chose qui m'aidait à comprendre comment résoudre ce qui me préoccupait à ce moment-là».

«Lorsque je suis revenu au bureau le lundi, la première chose que j'ai faite a été de vérifier dans d'autres documents si mes souvenirs étaient corrects et si ça m'aiderait», a-t-il poursuivi.

Le LHC, plus grand accélérateur de particules au monde, a été mis en route mercredi à la frontière franco-suisse, avec pour mission de recréer les conditions d'énergie intense des premiers instants de l'univers.

Les chocs de protons dégageront brièvement une chaleur 100 000 fois supérieure à celle du coeur du Soleil et devraient permettre de détecter notamment le boson de Higgs, une mystérieuse particule qui donnerait sa masse à toutes les autres dans la théorie du «Modèle standard».