Le mouvement islamiste Hamas a proposé un cessez-le-feu d'un an avec Israël en échange d'un retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza, où l'offensive entrait vendredi dans sa 21ème journée, et de la suspension du blocus imposé à l'enclave palestinienne.

L'annonce a été faite à l'AFP par le numéro deux du bureau politique du Hamas, Moussa Abou Marzouk, puis confirmée par un diplomate occidental de haut rang.

M. Abou Marzouk, établi à Damas, a indiqué que son mouvement avait proposé ce cessez-le-feu, renouvelable, lors d'une rencontre au Caire avec les autorités égyptiennes, qui jouent le rôle d'intermédiaire entre le Hamas et Israël.

«Ce sont les remarques que le mouvement a faites concernant l'initiative égyptienne. C'est ce que nous avons proposé», a-t-il, alors qu'on l'interrogeait sur des informations faisant état de cette proposition de cessez-le-feu.

Il a précisé que le Hamas attendait maintenant une réponse d'Israël.

Mercredi, après une rencontre avec le chef des services secrets égyptiens, Omar Souleimane, l'homme-clé des contacts indirects entre Israël et le Hamas, un responsable du mouvement islamiste avait indiqué que le Hamas acceptait «les grandes lignes» du plan égyptien de cessez-le-feu, sans y adhérer dans sa totalité.

Un diplomate occidental qui a suivi les efforts déployés par l'Egypte pour obtenir une trêve a confirmé à l'AFP la réalité de cette proposition du Hamas, tout en précisant que l'Etat hébreu avait exprimé des réserves.

Le principal négociateur israélien, Amos Gilad, est attendu ce vendredi au Caire pour discuter de nouveau du plan égyptien, a annoncé la présidence du conseil en Israël.

Jeudi, il s'était déjà entretenu avec M. Souleimane dans la capitale égyptienne avant de retourner en Israël pour rendre compte de ses discussions.

«Nous attendons une réponse égyptienne après qu'ils auront parlé avec M. Gilad», a dit M. Abou Marzouk. «La partie égyptienne n'a pas répondu concernant la réaction israélienne».

Le plan égyptien appelle à un cessez-le-feu immédiat alors que l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza a dépassé les 1.100 morts Palestiniens depuis le 27 décembre.

Israël conditionne la fin de son offensive à l'arrêt des tirs depuis Gaza de roquettes frappant le sud de son territoire et à la création d'un mécanisme permettant d'empêcher la contrebande d'armes entre l'Egypte et l'enclave dirigée par le Hamas.

«Il n'y aura pas de cessez-le-feu si le siège (de Gaza) continue», a prévenu M. Abou Marzouk.

Après une rencontre à Paris jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et le représentant du Quartette (ONU, Etats-Unis, UE, Russie) pour le Proche-Orient, Tony Blair, se sont montrés optimistes sur la possibilité d'un cessez-le-feu.

«Il me semble qu'il y a quelques chances que cela se traduise par un cessez-le feu espéré, exigé, le plus vite possible», a dit M. Kouchner à la presse, en évoquant les démarches de M. Gilad.

«Il y a les éléments d'un plan qui peut apporter un cessez-le-feu. Et j'espère que dans peu de temps, il y aura un arrêt» des combats, a déclaré de son côté m. Blair.

Selon une source gouvernementale israélienne, la décision de renvoyer Amos Gilad au Caire va probablement retarder celle d'Israël d'accepter ou non la proposition égyptienne. Il y a «peu de chances (que le cabinet de sécurité) se réunisse avant samedi», a-t-elle affirmé à l'AFP.