Le deuxième débat McCain-Obama devait être un match sans merci. La soirée a plutôt pris des allures de chicane de famille où les deux candidats s'attaquaient mutuellement tout en essayant de se montrer au-dessus de la mêlée.

John McCain a vite passé à l'offensive et accusé son opposant d'avoir des liens avec les géants déchus Fannie Mae et Freddy Mac. «Il est le plus important bénéficiaire de contributions politiques de Fannie Mae. Il ne le dira pas, mais c'est la réalité, mes amis.»

Barack Obama a sauté sur l'occasion pour disserter sur les relations entre le directeur de la campagne de McCain, Rick Davis, et ces mêmes firmes.

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«Nous sommes dans la pire crise financière depuis celle de 1929, a résumé Obama. C'est le verdict de la mauvaise politique économique des huit dernières années qu'a soutenue John McCain.»

McCain était déterminé à dépeindre Obama comme un libéral dépensier. «Saviez-vous qu'Obama est l'élu le plus libéral au Congrès? Saviez-vous qu'il s'est opposé aux réformes que j'ai voulu mettre de l'avant à Washington? Il n'a pas ce qu'il faut pour diriger le pays dans la bonne direction.»

McCain a paru utiliser des phrases préparées, qui ne faisaient pas toujours mouche. «Suivre la politique foncière de Barack Obama, c'est comme essayer de clouer du Jell-O au mur. Ça ne tient pas longtemps», a-t-il dit avant de changer de sujet.

Obama a réitéré son intention de mettre fin à la dépendance des États-Unis au pétrole du Moyen-Orient dans les 10 ans. «JFK a proposé d'aller sur la lune en 10 ans, et les Américains ont réussi. Je crois que le peuple américain est capable de relever des défis.»

Échanges avec l'auditoire

Les échanges avec l'auditoire étaient souvent étranges. Les membres de l'audience posaient des questions, et les candidats prenaient le parterre et s'accusaient mutuellement d'avoir raté une marche à un moment ou un autre de leur carrière. Cela leur donnait, plus que jamais, l'air de politiciens incapables de s'entendre.

Lors du premier débat, John McCain n'avait pas regardé Obama une seule fois, un détail qui avait retenu l'attention de bien des analystes. À l'université de Belmont à Nashville, hier soir, McCain a de nouveau paru mal à l'aise en présence de son opposant, qu'il regardait le moins possible.

La pression était surtout sur McCain, hier. À la traîne dans les sondages, le candidat républicain avait besoin de changer la perception selon laquelle sa campagne manque de souffle. Obama ne semblait pas avoir cet impératif en tête et s'exprimait avec plus aisance et moins d'urgence dans la voix.