À peine élu à la présidence des États-Unis à l'issue d'un scrutin historique qui a remué ses compatriotes et le reste du monde, Barack Obama a commencé à préparer la transition entre l'administration sortante de George W. Bush et son entrée officielle à la Maison-Blanche le 20 janvier 2009.

Le premier geste du président élu aura été d'offrir à Rahm Emanuel, un parlementaire de l'Illinois dont il est un ami, le poste clé de secrétaire général de la Maison-Blanche, une sorte de directeur de cabinet. Il a ensuite annoncé la composition de son équipe de transition, qui l'aidera à mettre en place son administration, à propos de laquelle les rumeurs vont déjà bon train.

Ce travail de préparation est d'autant plus important que le prochain chef de la Maison-Blanche ne devra pas seulement composer avec deux guerres, mais également avec la pire crise économique depuis la Grande Dépression des années 30. Reconnu pour son approche méthodique, il veut aussi éviter la confusion qui a caractérisé les premiers jours de l'administration Clinton en 1993.

Fort d'une victoire décisive contre John McCain, Barack Obama s'est fait discret hier, préférant garder le silence au lendemain d'un discours de la victoire d'une grande sobriété. L'homme auquel il succédera lui a cependant promis publiquement une transition en douceur.

«J'ai dit au président élu qu'il pouvait compter sur la coopération complète de mon administration», a dit le président Bush dans une brève déclaration publique. «Je tiendrai le président élu complètement informé des décisions importantes que je prendrai.»

Le chef de la Maison-Blanche a profité de l'occasion pour féliciter Obama, qui a récolté 52 % des suffrages contre 46 % à John McCain.

«Peu importe le candidat qui a reçu leurs votes, les Américains peuvent être fiers du fait historique qui a été accompli hier. Ils ont montré au monde la vitalité de la démocratie américaine et les pas qui ont été franchis vers une union plus parfaite.»

Des nominations rapides

On s'attend à ce que Barack Obama ne tarde pas à annoncer rapidement les noms de certaines figures importantes de sa future administration, dont ceux du secrétaire au Trésor et du secrétaire d'État. Lawrence Summers, dernier secrétaire au Trésor sous Bill Clinton, serait un des candidats favoris pour occuper ce poste à partir du 20 janvier prochain. Le nom de Paul Volcker, président de la Réserve fédérale de 1989 à 1997, est également mentionné, ainsi que celui de Timothy Geithner, actuel président de la Réserve fédérale de New York.

Des rumeurs médiatiques ont également circulé autour de Colin Powell, qui ferait partie des candidats aux postes de secrétaire à la Défense ou à l'Éducation. Selon d'autres rumeurs, le sénateur du Massachusetts John Kerry, qui vient d'être réélu à son poste, mènerait une campagne active pour devenir le secrétaire d'État. L'ancien candidat démocrate à la présidence en 2004 ferait la lutte contre un autre candidat hautement intéressé à ce poste, en l'occurrence Richard Holbrooke, dont le fait d'armes diplomatique aura été d'orchestrer les négociations de paix en Bosnie, conclues sous l'administration de Bill Clinton par les accords de Dayton en 1995.

Un autre grand nom a été mentionné par les médias hier, celui de Robert Kennedy fils, qui pourrait se voir offrir la direction de l'Agence de protection de l'environnement.

Barack Obama s'est déjà dit ouvert à faire appel à des républicains pour combler des postes au sein de son administration. Outre Colin Powell, il étudierait ainsi la candidature de Robert Gates comme secrétaire à la Défense, un poste qu'il occupe depuis le début du second mandat du président Bush.

Rahm Emanuel, à qui Barack Obama a offert le poste de directeur de cabinet, connaît bien les rouages de la Maison-Blanche. Il a été conseiller politique sous Clinton. En acceptant le poste offert par Obama, il devrait cependant quitter son siège à la Chambre des représentants et abandonner son rêve de devenir président de cette assemblée. Il n'aurait pas encore donné une réponse au président élu.

L'équipe de transition de Barack Obama aura à sa tête trois personnes : John Podesta, ex-directeur de cabinet sous Bill Clinton ; Valerie Jarrett, conseillère de longue date du président élu ; et Pete Rouse, actuel directeur de cabinet d'Obama au Sénat.