Olive et Gourmando a changé. Une dizaine d'années après son ouverture dans le Vieux-Montréal, angle Saint-Pierre et Saint-Paul, ce paradis du sandwich et de la viennoiserie où l'on croise autant les gourmets branchés du multimédia que les vedettes américaines de passage, a fait peau neuve en janvier.

Nouvelle peinture «tableau noir» sur les murs. Nouvel aménagement qui laisse plus de place pour plus de tables et décor un peu moins chargé qu'avant. Nouveau sandwich aux oeufs absolument exquis, avec tomates séchées et pancetta et fromage, qui laisse pantois tellement il est bon et crémeux et délicieusement nourrissant. (En fait, il n'est pas vraiment nouveau, mais, avant, on ne le servait que le samedi. Maintenant, on le sert aussi en semaine, pas toujours, mais assez souvent pour qu'on ait presque l'impression d'un nouveau menu. Et pour tout dire, ils devraient l'offrir en semaine en permanence puisque c'est délicieux et unique... Qui a dit que les oeufs devaient être réservés au brunch?)

 

Mais la grosse nouvelle, depuis 2009, c'est qu'Olive ne fait plus de pain. Ou plutôt, on y fait cuire maintenant seulement les pains pour les sandwichs. Finis les grosses miches au levain qui permettaient de préparer les meilleures tartines grillées en ville. Les fours prenaient trop de place et trop d'énergie pour une demande minime.

À la place, Dyan Solomon et Éric Girard, les chefs propriétaires, ont décidé de se concentrer sur leurs repas du midi (salades éclectiques, plats chauds comme du macaroni au fromage, soupes costaudes), les viennoiseries et les desserts-pâtisseries. Croissants, muffins, tartelettes aux fruits, brownies encore et toujours, biscuits au chocolat et aux cerises séchées...

Bref, Olive et Gourmando a changé, mais ça paraît à peine. Le meilleur est toujours là, les saveurs, la fraîcheur... Seul bémol: le café, qui n'est toujours pas à la hauteur du reste. On préférerait une marque plus pointue qui garantit la provenance du produit, un torréfacteur plus artisanal qui dorlote ses grains... Bref, on aimerait un café plus «troisième vague» qui place la barre aussi haut que tout le reste de ce qu'on y mange.

Car c'est ce que ce café fait depuis 10 ans dans le Vieux-Montréal: élever les normes, augmenter la moyenne, tirer tout le monde vers le haut en créant de nouvelles attentes.

C'est aussi ce qu'Olive faisait avec son pain. D'ailleurs, ce n'était pas juste du pain, c'était une leçon de boulangerie pour tout le reste de la ville.

Mais bon, voilà, les fours ne sont plus là. On n'y peut plus rien. Ne nous reste plus qu'à manger de la brioche. De la très bonne brioche.

Olive et Gourmando

351, rue Saint-Paul Ouest Montréal , 514-350-1083

On y retourne? Oui, sans hésiter!