Petite victoire pour Louise Richer, directrice de l'École nationale de l'humour: l'humour n'est plus qu'affaire de scène, de gala télévisé et de commentaires disgracieux envers ceux qui le pratiquent avec succès. En octobre, elle faisait ouvrir les portes d'un pavillon de l'UQAM pour présenter avec fierté un colloque sur la chose. Afin qu'on trace son historique, discute entre humoristes et détracteurs et qu'on pointe les bienfaits du rire sur la santé.

En présentant l'humour sous un angle sérieux, Louise Richer espère notamment ouvrir la conscience des décideurs pour qui un investissement en culture se fait d'abord en cinéma, en théâtre ou en danse contemporaine.

 

Car année après année, tout y est pour prouver que l'humour fait bien des heureux. Ces 12 derniers mois, des André Sauvé, Grandes Gueules, Anthony Kavanagh, Dieudonné, Clémence DesRochers et Zapartistes ont présenté des spectacles. Pas tous d'égale qualité, mais qui ont déridé les fans. Ajoutez à ces manifestations, les multiples spectacles humoristiques du 26e Festival Juste pour rire, ceux des Badouri, Matte, Houde toujours à l'affiche, le retour des Parlementeries et on constate qu'il y a peu d'humoristes qui ont chômé en 2008!

En haut de notre échelle d'appréciation, cette année, notons la psychanalyse maquillée en one-man show d'André Sauvé. La bibitte aussi frisée que filiforme, qui fait la joie des téléspectateurs de 3600 secondes d'extase, à la télé, a prouvé cet automne qu'il n'était pas l'homme angoissé de seulement quelques monologues.

Par ailleurs, Juste pour rire a vu juste en confiant, en juillet dernier, l'animation d'un gala du Théâtre Saint-Denis à Guy Nantel. Si sa soirée s'est étirée et éparpillée, elle s'est ouverte sur un texte solide et fouillé sur les accommodements raisonnables, livré sans s'enfarger par un humoriste qui avait enfin le public qu'il méritait à ses pieds. Pas étonnant qu'on répète l'expérience, cet été.

Sauvé, Nantel... Deux humoristes aussi hilarants que brillants. De quoi donner des munitions à Louise Richer face aux détracteurs d'une forme artistique appréciée, mais mal jugée.

DEUX SPECTACLES SAVOUREUX

> André Sauvé

> Le gala de Guy Nantel au Festival Juste pour rire

DEUX RETOURS QUI M'ONT LAISSÉE SUR MA FAIM

> Les parlementeries IV

> Les Grandes Gueules