Cinq jours après la secousse, les premiers secours ont commencé à parvenir dans les villages côtiers du Maule et du Bío-Bío, au centre-sud du pays. Malgré le mauvais état des routes, défoncées par le tremblement de terre, une équipe de la section canadienne de Vision Mondiale a pu se rendre à Dichato, station balnéaire où vivent quelque 3600 personnes et qui a été balayée par trois immenses vagues après le séisme.

«Ce village a été détruit à 80%» dit David Dickler, porte-parole de l'organisme, que La Presse a joint hier à Santiago.

L'armée chilienne a atteint Dichato mardi et y a distribué les premiers secours. Deux camions de Vision Mondiale, transportant des biens de première nécessité, arriveront bientôt au village. Les gens y dorment dehors, et comme les nuits sont très fraîches, ils ont aussi besoin de vêtements chauds, selon David Dickler.

 

Vision Mondiale est aussi présente à Concepción, deuxième ville du Chili qui a été dévalisée par des bandes de pilleurs dans les jours suivant le séisme.

La situation s'est calmée depuis que le gouvernement chilien a déployé 14 000 soldats et a décrété un couvre-feu qui dure de 20h jusqu'à midi. La présence militaire a rassuré la population et facilité la distribution de l'aide alimentaire, note David Dickler.

Même si l'inquiétude demeure et que les bandes de voleurs se sont maintenant déplacées vers d'autres villes, «les scènes de pillage d'il y a trois ou quatre jours, on n'en voit plus».

La situation s'est améliorée à Concepción, a confirmé l'ambassadrice du Canada au Chili, Sarah Fountain Smith, dans une conférence téléphonique hier matin. «La ville est très détruite, mais c'est mieux que ce que l'on voit à la télévision», a-t-elle dit.

Besoin d'aide

À Constitución, autre village frappé par le séisme, puis par le tsunami, les habitants se plaignaient hier de la lenteur des secours, rapporte l'Agence France-Presse. Certains viennent de hameaux où aucune aide n'est parvenue jusqu'à maintenant.

Une jeune mère de trois enfants est sortie déçue, hier, d'un centre de distribution d'aide alimentaire. «Nous n'avons rien reçu, les gens qui ont pillé les magasins nous ont cédé des couches, de l'eau, de la nourriture», a-t-elle témoigné.

Par ailleurs, la présidente du Chili, Michelle Bachelet, a reconnu que le séisme avait ravagé l'économie de son pays et que le défi de la reconstruction est «énorme». On estime que les pertes économiques représentent 10% du produit intérieur brut chilien.