Les leaders des plus grandes puissances mondiales concluront le Sommet du G8 en condamnant la Corée du Nord et l'Iran, et en détaillant un plan qui prévoit le retrait d'Afghanistan dans cinq ans.

Les dirigeants des pays du G8, qui sont réunis au nord de Toronto depuis vendredi pour une rencontre internationale de deux jours, appellent l'Iran à en faire plus pour respecter les droits de la personne dans le pays.

Du côté de la Corée du Nord, le Groupe des huit déplore son attaque d'un navire sud-coréen. Pyongyang serait responsable de l'accident, qui a causé la mort de 46 marins fin mars, en sabordant le bateau.

Dans une ébauche du communiqué final, le Canada, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, la Russie et le Japon affirment également que les tensions qui sévissent présentement dans la bande de Gaza sont «insoutenables».

Le Sommet du G8, qui se déroule depuis vendredi midi au centre de villégiature de Deerhurst, à quelque 200 kilomètres au nord de Toronto, prendra fin samedi midi. Le premier ministre canadien, Stephen Harper, doit alors prononcer une conférence de presse de clôture.

Une fois la rencontre terminée, les chefs d'État du Groupe des huit rejoindront leurs homologues du G20, pour un deuxième sommet qui se tiendra à Toronto jusqu'à dimanche soir, pour tenter de trouver une stratégie commune afin de stabiliser l'économie mondiale, qui demeure instable depuis la crise financière.

Les dirigeants auront du pain sur la planche, puisqu'ils doivent s'entendre sur une foule de sujets qui suscitent déjà quelques divisions, comme l'imposition d'une taxe bancaire, à laquelle s'oppose farouchement le Canada.

Déjà, les leaders du G8 ont eu une matinée chargée samedi avant de clore le sommet de Muskoka, avec des discussions sur une foule de sujets en matière de paix et de sécurité internationale.

Le terrorisme, le crime organisé et la sécurité nucléaire étaient à l'ordre du jour, à la lumière des récentes menaces en Corée du Nord et en Iran. Le premier ministre canadien, Stephen Harper, espérait convaincre ses homologues du G8 d'adopter comme lui des sanctions plus dures contre le pays du Moyen-Orient, imposées par les Nations unies début juin.

Quant à la guerre en Afghanistan, le premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, avait déclaré en entrevue vendredi avec une chaîne de télévision britannique qu'il souhaitait retirer ses troupes du pays d'ici 2015. Reste donc à savoir le plan de retrait dont ont convenu les pays industrialisés.

La première journée de la rencontre du G8 avait donné suite à l'annonce, par M. Harper, d'une enveloppe de 5 milliards $ US en cinq ans pour améliorer la santé des mères et des enfants dans les pays en voie de développement, l'initiative qu'avait choisi de mettre de l'avant le Canada en tant que pays hôte du sommet.

Un autre 2,3 milliards $ sera versé par des pays non-membres du G8 ainsi que la fondation du milliardaire Bill Gates et la Fondation des Nations Unies.

Mais la contribution a été jugée insuffisante par les groupes d'aide internationale, car les besoins sont trop gros, ont-ils argué vendredi soir.

M. Harper doit également s'adresser, samedi après-midi, à des gens d'affaires du G20, en marge d'un sommet parallèle, surnommé celui du B20. Le premier ministre canadien y discutera de la reprise économique.

Par ailleurs, alors que les manifestations ont été plutôt calmes et pacifiques, vendredi, dans les rues de Toronto, elles pourraient s'animer et provoquer des débordements samedi, au moment où le G20 entamera ses pourparlers dans la ville reine.

Des dizaines de milliers de militants sont attendus en après-midi, mais un important arsenal de sécurité est déployé au centre-ville auquel s'ajoute la pluie qui s'abat sur Toronto, ce qui pourrait freiner les ardeurs des manifestants.