Le premier ministre de l'Ontario refuse de préciser pourquoi une loi a été modifiée sans débat pour accorder à la police davantage de pouvoirs durant le Sommet du G20.

Jusqu'à présent, Dalton McGuinty a refusé d'expliquer pourquoi son conseil des ministres avait estimé devoir modifier la Loi sur la protection des ouvrages publics sans débat à l'Assemblée législative de l'Ontario.

La semaine dernière, il avait affirmé que la modification législative, qui étend à des parties du centre-ville de Toronto les règles qui régissent normalement les palais de justice, avait été apportée à la suite d'une requête spéciale de la police.

Lundi, le bureau de M. McGuinty a renvoyé les journalistes à une annonce dans la presse apparaissant sous le titre :«Ce que vous devez savoir sur le Sommet du G20».

Toutefois, le texte ne fait aucunement mention des pouvoirs spéciaux accordés à la police pour les arrestations durant le sommet.

Lundi, le gouvernement a fait valoir que la loi en question ne concernait pas les pouvoirs de la police, mais plutôt la propriété. Il a ajouté que l'application de la loi avait tout simplement été étendue à des zones précises à l'intérieur du périmètre de sécurité.

L'opposition officielle a dit comprendre que les forces de l'ordre aient besoin de ressources pour intervenir en cas de violence, mais a déploré que la loi ait été modifiée sans que la population ne soit mise au courant.

Le chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Tim Hudak, a affirmé que M. McGuinty avait été un couard en modifiant la loi à l'insu des députés.

Durant la fin de semaine, le maire de Toronto, David Miller, avait, lui aussi, exprimé son mécontentement que le gouvernement n'ait pas rendu publique la nouvelle loi.

Le public a appris que les pouvoirs de la police avaient été élargis pour les arrestations et la détention, vendredi - des semaines après que le gouvernement ontarien eut modifié la loi discrètement -, après l'arrestation d'un manifestant à l'extérieur du périmètre de sécurité.