Bob Rae a annoncé cet après-midi qu'il se retire de la course au leadership libéral.

Le député ontarien en a fait l'annonce à ses proches collaborateurs lors d'un appel conférence plus tôt ce matin.

Une telle décision laisserait la voie libre au dernier candidat en lice, Michael Ignatieff. Cet autre député ontarien pourrait ainsi être nommé chef par le caucus du parti dès demain, mercredi.

Bob Rae a tenu une conférence de presse cet après-midi au théâtre national de la presse à Ottawa.

Au cours de l'appel conférence de ce matin, il a donné un avant-goût de la déclaration qu'il doit faire devant les médias.

«J'offre mon appui entier et inconditionnel à Michael, un ami et collègue de 40 années. Je demande à mes amis et supporters de faire de même», a dit le député.

Il lancera vraisemblablement un appel à l'unité du parti. « Il y en a plusieurs qui seront très déçus de cette décision et troublé par ce qui est arrivé. Mais je leur demande de reconnaître que nous ne pouvons pas toujours contrôler le flot des événements et que nos propres intérêts et ambitions sont beaucoup moins importants que celles de l'intérêt public du Parti libéral et du pays. »

M. Rae est le second candidat en deux jours à faire une telle annonce. Hier, le député Dominic LeBlanc a lui aussi retiré sa candidature et s'est rangé derrière Michael Ignatieff.

Stéphane Dion a annoncé lundi également qu'il démissionnerait de son poste de chef intérimaire du parti aussitôt qu'on lui aurait trouvé un successeur.

Le retrait de Bob Rae survient quelques heures après que l'exécutif national du Parti libéral ait annoncé les règles qui auraient régi le choix d'un nouveau chef si plus d'un candidat avaient souhaité obtenir le poste.

Plutôt que de demander aux seuls députés et sénateurs du parti de recommander un nouveau chef à l'exécutif, comme le voulaient les partisans de Michael Ignatieff, les 25 membres de l'exécutif ont plutôt décidé au terme d'un appel conférence de trois heures lundi soir d'engager une consultation auprès de quelque 800 membres du parti - président d'associations, membres des différentes commissions, candidats déçus aux dernières élections, etc.

M. Rae aurait préféré avoir une consultation plus vaste qui se serait étendu à l'ensemble des membres du parti. Dans la déclaration qu'il a lu à ses supporters, il réitère le fait qu'à son avis, un autre processus aurait été préférable, mais il jure d'accepter le choix du parti « sans rancune ou déception indue ».

Le Parti libéral bouillonne depuis jeudi dernier, lorsque la gouverneure générale, Michaëlle Jean, s'est rendu à la demande de Stephen Harper et a prorogé le Parlement où sévissait une crise politique depuis une semaine.

Des voix s'élèvent depuis quelques jours au sein de la formation pour qu'un chef permanent prenne le relais de Stéphane Dion, qui n'est que chef intérimaire depuis la défaite électorale de son parti, en octobre. Ils espèrent ainsi offrir une opposition forte et crédible face au gouvernement Harper. Les élus doivent retourner au Parlement le 26 janvier pour un nouveau discours du Trône. Le budget fédéral doit être déposé le lendemain.

Avant de quitter, le Parti libéral avait déposé une motion de défiance contre le gouvernement, qui aurait pu entraîner sa chute. Mais la prorogation en a effacé toute trace, si bien que les partis de l'opposition devraient en déposer une nouvelle, ou voter contre le budget ou le discours du Trône, s'ils voulaient tenter à nouveau de renverser Stephen Harper et ses troupes.

Avec La Presse canadienne.