Le successeur de Mario Dumont à la tête de l'Action démocratique sera connu le 4 ou le 18 octobre, et parmi les candidats au poste pourrait figurer le nom de Gérard Deltell.

Le député de Chauveau dit subir de plus en plus de pression pour tenter sa chance, et semble avoir de moins en moins envie d'y résister.

Il deviendrait alors le quatrième aspirant au poste de chef de cette formation politique en pleine crise d'identité, après avoir failli être rayée de la carte lors des dernières élections générales de décembre 2008.

Les candidats potentiels doivent accélérer leur réflexion car ils devront vraisemblablement avoir annoncé leurs couleurs et bâti une équipe avant la fin juillet, selon le nouvel échéancier du parti, qui tient ce week-end à Québec son 20e conseil général.

L'ancien chef, Mario Dumont, s'est présenté sur les lieux en fin d'après-midi, tout sourire, en disant ne nourrir aucun regret d'avoir troqué la vie politique pour un poste d'animateur à TQS.

Il semble se dégager un consensus au sein du parti sur l'opportunité de devancer au début de l'automne l'élection du chef, d'abord fixée à février 2010 par le comité exécutif de l'ADQ.

La proposition de devancer l'échéance devrait être entérinée sans problème par les militants dimanche matin.

Ce scénario réjouit d'ailleurs le meneur dans la course, Gilles Taillon, l'ex-numéro deux du parti défait aux dernières élections, qui dit souhaiter une course de courte durée.

Samedi matin, il a fait son entrée au conseil général visiblement confiant d'être en bonne position pour prendre les rênes de l'ADQ, après avoir pris connaissance d'un sondage qui le donne gagnant.

«La position du meneur est une position qui est toujours embêtante, parce que les gens ont toujours le goût de tirer sur le meneur, mais je vis bien avec ça», a-t-il dit, en point de presse.

A l'heure actuelle, il n'y a aucune femme sur les rangs, ni aucun candidat de l'extérieur du parti, fondé il y a 15 ans par Mario Dumont et Jean Allaire.

Dans les corridors, certains, dont l'ex-leader parlementaire de l'opposition adéquiste, Sébastien Proulx, défait lui aussi en décembre dernier, ont d'ailleurs déploré le fait que personne en dehors du sérail adéquiste ne se soit encore montré intéressé à guider la formation de centre-droit.

«A mon avis, s'il y avait des gens de l'extérieur, cela ferait en sorte qu'on aurait quelqu'un qui vient insuffler quelque chose de différent. On aurait une couleur qui est différente», a-t-il indiqué.

Faute de la perle rare venue de l'extérieur, M. Proulx se rabattra sur Gilles Taillon, «celui qui se démarque le mieux».

Jusqu'à présent, seulement deux autres candidats ont officiellement annoncé leur intention de briguer la succession de M. Dumont, soit le député de La Peltrie, Eric Caire, et l'ex-député de Lévis, Christian Lévesque.

Devant les journalistes, Mario Dumont s'est montré satisfait de la tournure prise par la course au leadership, en disant que ceux intéressés à lui succéder étaient de haut calibre.

«Ce qui m'aurait déçu franchement, c'est s'il n'y avait pas eu de course», a-t-il dit, jugeant que tout était en place pour susciter l'intérêt de la population.

Interrogé sur la possible candidature de Gérard Deltell, il a dit que c'était «un communicateur naturel».

Jusqu'à maintenant, le député Deltell avait toujours rejeté avec énergie l'idée d'ajouter son nom à la liste des aspirants.

Mais samedi son discours était différent. Il dit faire l'objet de pressions insistantes de «tous les horizons», dont celle du député de Beauce-Nord, Janvier Grondin, qui a soutenu que toute la Beauce était «derrière lui».

L'ex-journaliste de TQS dit qu'il ne se présentera «pas nécessairement», mais ne ferme plus la porte à double tour.

Il doit annoncer sa décision la semaine prochaine, selon M. Grondin.

De son côté, le député Eric Caire, qui mène jusqu'à maintenant une campagne plutôt discrète, passera à une vitesse accélérée à compter de cette semaine, alors qu'il annoncera ses priorités d'actions le 4 juin, tout en rendant publics de nouveaux appuis à sa candidature.

Les 350 militants adéquistes présents à Québec, qui se réunissent pour la première fois depuis la défaite de l'automne et le départ de leur chef, veulent profiter du week-end pour recentrer le parti sur les valeurs qui ont fait sa force.

Samedi soir, les adéquistes rendent hommage à leur ancien chef, Mario Dumont, au cours d'une fête tenue à huis clos.