Le candidat à la direction de l'ADQ Gilles Taillon, qui avait accusé son adversaire Éric Caire d'avoir «falsifié» son CV, a reconnu à La Presse, hier, que sa propre biographie contient une «erreur».

Contrairement à ce qui est indiqué sur le site web de l'Assemblée nationale et sur celui de sa campagne, il n'a pas occupé le poste de «vice-président exécutif» de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) de 1996 à 1998. Il en a plutôt été directeur général.

 

Il n'y a pas de «vice-président exécutif» à la FCSQ. Il y a un vice-président, qui est élu parmi l'ensemble des commissaires scolaires, en assemblée générale. Contrairement au vice-président, le directeur général n'est pas un élu scolaire. Et il n'est pas membre du conseil exécutif de la Fédération.

Gilles Taillon a plaidé qu'il avait adopté l'expression «vice-président exécutif» au moment de son entrée au Conseil du patronat, en 1998, «pour que les membres du Conseil du patronat comprennent» la fonction qu'il avait occupée à la FCSQ. «Et c'est resté dans mon curriculum», a-t-il expliqué. Selon lui, «il n'y a pas de mensonge là-dedans». «Je n'ai pas fabriqué un curriculum», a-t-il insisté.

Gilles Taillon avait accusé Éric Caire de laisser croire dans son CV qu'il est titulaire d'un baccalauréat. Un tiret manquait après la mention «Baccalauréat en communication 1993». Une erreur de transcription, avait expliqué M. Caire. Ce dernier a refusé de commenter l'erreur dans le CV de M. Taillon.

«On ne retournera pas dans ce genre de débat-là. Ce n'est rien de trop grave. L'important, c'est qu'il a bel et bien occupé des fonctions à la Fédération», a dit son attaché de presse, Cédric Lavoie.

Appui de Janvier Grondin

Hier, le député de Beauce-Nord et président du caucus adéquiste, Janvier Grondin, s'est rangé derrière Gilles Taillon dans la course à la direction de l'ADQ. De là à souhaiter qu'il soit chef du parti aux prochaines élections générales, il y a un pas que M. Grondin a refusé de franchir.

«On verra. Si, dans un an, l'ADQ est à 40% dans les sondages, je dis: bravo, on y va avec M. Taillon. Si ça ne va pas bien... Vous pouvez me poser la même question pour mon mariage. Si ça ne va pas bien l'année prochaine, je ne sais pas ce que je vais faire», a affirmé M. Grondin dans son langage toujours aussi imagé.

Questionné pour savoir si sa loyauté varie au gré des sondages, le député a répondu: «La loyauté, en politique, c'est ça. Si le Parti libéral tombe à 15 ou 20% dans les sondages, la loyauté envers M. Charest peut baisser. La même chose au PQ.»

Le printemps dernier, il avait tenté sans succès de convaincre son collègue de Chauveau, Gérard Deltell, de se porter candidat à la direction du parti. Selon M. Grondin, «l'expérience de Gilles va apporter beaucoup à l'ADQ dans la prochaine année», une «période assez importante» pour le parti. Le prochain chef de l'ADQ sera connu dimanche à la suite d'un vote téléphonique des membres.