(Victoriaville) Les attentats du 11 septembre 2001 ont changé l’attitude à l’égard des Canadiens musulmans, selon le chef libéral Justin Trudeau, mais son adversaire Yves-François Blanchet n’est pas de cet avis pour le Québec.
« Je ne peux m’empêcher de songer aux Canadiens musulmans pour qui les choses ont changé le 11 septembre », a déclaré M. Trudeau à Mississauga, en commémorant ces évènements d’il y a précisément 20 ans.
« Les attitudes ont changé, et cela nous rappelle qu’au cours des dernières années, jusqu’à ce jour et aussi à l’avenir, nous devons nous dresser contre l’intolérance, la haine, le racisme, l’islamophobie. »
Le chef bloquiste a laissé entendre qu’il n’y a pas eu un avant et un après 11 septembre dans les relations avec nos concitoyens musulmans.
« Absolument rien », a-t-il répondu quand on lui a demandé en point de presse samedi matin ce que cela avait changé dans nos rapports avec le monde musulman et les Québécois qui pratiquent l’Islam.
« Je trouverais ça terrible qu’on crée une association entre la magnifique communauté musulmane du Québec et ça », a-t-il poursuivi.
« Des extrémistes et des radicaux dangereux, il y en a dans toutes les cultures. Même qu’une grande partie de ma solidarité va à l’endroit de la communauté musulmane qui a été stigmatisée dans les actes terroristes. »
Il a assuré qu’il avait lui-même de bons rapports avec les concitoyens musulmans, au-delà des divergences d’opinions.
« Tous les gens de confession musulmane que je connais sont de gens avec qui j’ai d’excellentes relations. »
M. Blanchet a tenu sa conférence de presse à Sherbrooke en compagnie de sa candidate Ensaf Haidar, elle-même musulmane. Elle est la conjointe du blogueur saoudien Raif Badawi, emprisonné depuis près de 10 ans en Arabie saoudite pour avoir critiqué le régime despotique de Riyad.
Appelée à expliquer comment le 11 septembre 2011 avait changé sa vie, Mme Haidar a dit que c’était une « déclaration contre les États-Unis et contre les démocraties ».
« Je suis musulmane, mais pas islamiste, c’est différent », a-t-elle tenu à préciser.
M. Blanchet a tenu à commémorer ces attentats qui ont « changé le cours de l’Histoire et la façon dont l’Amérique et l’Occident se voyaient et se voient ».
Ces évènements nous ont rapprochés de nos voisins américains, dans une « vague de solidarité et de tristesse », a-t-il rappelé.
Bastion conservateur
M. Blanchet a fait un court crochet samedi après-midi dans la circonscription de Richmond-Arthabaska, détenue par le conservateur Alain Rayes, autrefois lieutenant québécois de l’ancien chef Andrew Scheer.
Il avait remporté en 2019 avec plus de 45 % des voix, contre 28 % pour le Bloc. Le chef bloquiste, qui en est à sa deuxième visite en campagne, estime que les chances de son parti sont bonnes, avec son candidat Diego Scalzo, l’ancien maire de Warwick.
« Un comté, ça n’appartient à personne, a déclaré M. Blanchet. Si c’est pour arriver, c’est cette fois-ci. Leylah Fernandez n’est-elle pas en finale des Internationaux des États-Unis ? »
« Tout est possible, je pense qu’on va avoir une belle surprise » le soir du scrutin, a pour sa part ajouté M. Scalzo.
Le matin, M. Blanchet était dans une autre circonscription adverse, Sherbrooke, représentée par la libérale Élisabeth Brière.
Dimanche, il doit faire campagne dans Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, où il espère déloger la ministre libérale Diane Lebouthillier.