(Alma) Éric Duhaime a fait courir les foules à Québec, Lévis et Trois-Rivières, mais ses partisans étaient moins nombreux pour l’accueillir à Alma mercredi soir. La région comptait quatre députés caquistes sur cinq au déclenchement des élections.

D’entrée de jeu, le candidat conservateur dans Lac-Saint-Jean, Luc Martel, a lancé un appel à l’aide. « Il nous manque encore plein de bénévoles, a-t-il dit au micro. Une campagne, ça ne se gagne pas tout seul ! »

Le site de projections électorales Qc125 prévoit des victoires caquistes sur tout le territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, même à Jonquière, où le député péquiste Sylvain Gaudreault a décidé de tirer sa révérence. Il donne toutefois le Parti conservateur du Québec deuxième dans quatre des cinq circonscriptions, sauf à Jonquière, où il serait troisième après le Parti québécois.

Contrairement au rassemblement de Lévis lundi, les allées entre les tables étaient dégagées au restaurant d’Alma où le chef du PCQ a prononcé un discours. Moins de 200 personnes étaient présentes, selon la formation politique. Éric Duhaime ne s’en est pas formalisé.

« Les affaires vont bien, honnêtement, pour les conservateurs, a-t-il affirmé dans son discours. […] La dernière fois que je suis venu à Alma, l’année passée, on était une vingtaine dans une salle. »

Il n’a pas manqué de rappeler que son père était un « bleuet » et qu’enfant, il passait ses étés dans la région pour rendre visite à sa famille.

Au tour de GNL

À Lévis, Éric Duhaime avait insisté sur le projet de troisième lien dans son discours. À Trois-Rivières, il avait plutôt tablé sur l’opposition aux mesures sanitaires imposées durant la pandémie. À Alma, il mise sur l’appui au projet de GNL Québec où il en fait l’enjeu de la campagne électorale.

C’est un projet important pour votre région. Il faut que tout le monde se prononce dans ce dossier-là.

Éric Duhaime, chef du PCQ, à propos du projet de GNL Québec

C’est cet appui sans équivoque au projet de GNL Québec qui attire Diane Boivin, une retraitée de Saint-Félicien qui hésite toujours entre la CAQ et le PCQ. Elle a dit être attirée par la personnalité d’Éric Duhaime.

« C’est un homme qui est vrai », résume Claude Boivin, de Jonquière, qui est devenu bénévole pour un parti politique, une première. « Il a l’air sincère. Il est pour le peuple, et non pour ses propres poches. »

Pour lui, le gouvernement Legault est allé trop loin durant la pandémie avec les mesures sanitaires. Ce sentiment est partagé par Isabelle Tremblay, de Saint-Nazaire, qui a décidé de ne pas se faire vacciner, craignant le nouveau vaccin contre la COVID-19. « Il n’y a personne qui nous a défendus », déplore celle qui ne se reconnaît plus dans les quatre autres partis qui étaient représentés à l’Assemblée nationale. Elle a accepté de parler à La Presse malgré sa méfiance envers les médias traditionnels.

La candidate dans Jonquière Isabelle Champagne a été chaleureusement applaudie par les partisans conservateurs. Son restaurant a été fermé pendant six jours en mai parce que ses clients n’y portaient pas le masque.

Éric Duhaime tente de canaliser cette colère attisée par moments par des théories du complot. Un homme présent au rassemblement nous a parlé de celle voulant que les élites qui participent au Forum économique mondial de Davos manigancent pour contrôler le monde.